J'ai déjà dû le voir mais je n'en avais aucun souvenir.
De fait, le film n'est pas marquant comme peuvent l'être l'Année du Dragon ou Les portes du Paradis, et même Le Sicilien que je trouve injustement méprisé, puisque c'est un remake d'un film de William Wyler et un film de commande qui louche franchement vers la série B.
Mickey Rourke, truand intelligent, s'évade du Palais de Justice où se déroule son procès, avec l'aide de son avocate, qui est aussi sa maîtresse (Kelly Lynch), et de son frère (Elias Kotéas) flanqué de son copain d'enfance, garçon assez limité (excellent David Morse).
Ils investissent une maison de banlieue, demeure d'une famille en cours d'éclatement, le temps de se regrouper.
A partir de là, commence un huis-clos assez réussi où les rapports de force s'installent avec les membres de la famille, au gré de l'apparition de chacun d'eux.
Il y a une très bonne tension et une excellente interprétation de Mickey Rourke, Anthony Hopkins et même Mimi Rogers.
J'ai apprécié que les preneurs d'otages échappent à la caricature, grâce au personnage de Mickey Rourke, classieux, faussement raffiné et nonchalant au début jusqu'à ce que les évènements lui fassent progressivement perdre de sa superbe.
Je n'en dirais pas plus.
Et c'est quand même Michael Cimino aux commandes; le découpage des scènes, dans les huis-clos, est d'une fluidité notable et il n'y a pas de place pour le hasard : la caméra illustre à merveille les rapports de force dont nous sommes spectateurs, avec moult détails. La mise en scène est efficace et captivante.
Le fait que le huis clos ne soit pas total mais par séquence, car on suit également des évènements à l'extérieur, n'entame en rien l'intensité des séquences en huis clos et c'est une force du film.
Nous sommes également gratifiés de plusieurs images époustouflantes de paysages extérieurs.
Film mineur, donc, mais aucunement sans intérêt. Ne serait-ce que pour l'affrontement Mickey Rourke et Anthony Hopkins.