2h15 de pub pour un Best Of des sixties.
Quand on aime le rock et l'humour anglais, on ne peut se retenir de frissonner de plaisir alors que se lance The Boat That Rocked.
Avant de déchanter bien vite.
Car c'est long. Très long. 2h15 d'animateurs radio complètement machistes qui baisent le week-end avec des cargaisons de groupies avant de passer le reste de la semaine à parler de leurs exploits sexuels. Toute l'intrigue tournant autour du petit jeune nouveau (qui n'est même pas animateur radio et qui semble s'ennuyer ferme sur le bateau) qui va chercher à se dépuceler. N'espérez strictement rien d'autre avant le dernier quart d'heure.
2h15 pour ça, c'est long, très long. Surtout qu'il n'y a aucune finesse, aucune subtilité. La femme est un objet sexuel sans intérêt sauf si elle est lesbienne, auquel cas elle a le droit de cuisiner. Le jeune Carl cherche son père, le trouve et ça reste d'une platitude sans nom. Les animateurs radios sont tous potes et, parfois il y a un peu de jalousie mais on règle ça en rigolant et c'est fini.
C'est tellement plat qu'on se demande pourquoi un ministre complètement caricatural tente de les faire interdire. Son look à la Hitler, ses mimiques de méchant de service. Tout semble calibré pour passer sur TF1 un vendredi soir.
Même la musique, pourtant centrale dans le film, n'est qu'accessoire, sans profondeur. Seuls les plus grands titres de l'époque et qui sont toujours des succès commerciaux ont été choisis. Aucun découverte, aucune explication, aucun contexte. Le spectateur un tant soit peu mélomane restera donc sur sa faim.
Frustrant également l'excellente prestation de l'homme de main du ministre : seul personnage légèrement trouble et ambigu, on sent chez lui le tiraillement entre le carriérisme et un certain sens moral. Mais, comme tout le reste, l'aspect ne sera pas traité plus de quelques secondes.
Lors du dernier quart d'heure, on sera cependant surpris par l'étrange poésie qui se dégage de l'absurde scène d'apnée durant laquelle Bob nage avec ses 33 tours. Le ton est résolument irréaliste, cela pourrait être beau. Mais, après quelques secondes, on se rend compte que ce n'était probablement pas fait exprès.
À oublier bien vite…