Mad Men & The Newsroom, mais en mieux.
On connaissait l’acteur séducteur, puis engagé. On avait découvert le réalisateur maniéré en 2002, avec le décevant Confessions d’un Homme Dangereux. On retrouva George Clooney avec ce drame politique en 2005.
Si son premier long métrage était un film bourré d’effets de réalisation à la Soderbergh un peu vain avec un scénario très abscons, le deuxième film de Clooney est lui bien plus clair, très politique, comme son auteur, ici accompagné de son collaborateur proche Grant Heslov. Narrant, dans un Noir & Blanc prodigieux, la guerre ouverte entre Edward R. Murrow et Joseph McCarthy, Good Night, and Good Luck arrive à faire cohabiter une bonne dizaine de personnages tous très travaillés, passionnants et assez nuancés (même si Clooney s’offre le beau rôle du producteur empâté et dévoué). A ce petit jeu-là, c’est Ray Wise qui s’en sort le mieux, parvenant à émouvoir toute en retenue , aidé par une mise en scène parfaite, qui privilégie les gros plans en contre-plongée, comme pour montrer que même s’ils sont une équipe, les journalistes sont tous seuls dans cette galère. Le film est étrangement concis, ce qui peut parfois pousser à se demander si le sujet n’a pas été assez traité en profondeur.
Good Night, and Good Luck, ne serait-ce que pour sa forme parfaite, est un film indispensable à tout amateur de cinéma, à défaut d’être une vraie enquête sur le Maccarthysme. Le (premier ?) chef d’œuvre de George Clooney.