“Une séparation”
Grace et Edward vont bientôt célébrer leurs 29 années de mariage. Mais Edward, malheureux dans son couple, a décidé de partir. Elle prépare une anthologie de poèmes et laisse inlassablement refroidir...
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le 6 août 2020
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Jacques Brel l’a chanté, il a chanté ça, l’amour qui s’use au bout des années, mais qui résiste. L’amour fol qui devient sage à force de routine et d’habitudes, et puis les orages, les tendres guerres, le temps qui fait tourment… Grace et Edward, 29 ans de mariage, en sont là, "vieux sans être adultes", coulant des jours tranquilles dans leur petit cottage sur la côte méridionale anglaise. Mais Edward aura moins résisté que Grace. Moins résisté aux orages et au temps : il a décidé de quitter Grace pour entamer une nouvelle vie, avec une autre femme. Pour Grace, tout s’effondre. Le quotidien, les certitudes et l’infaillibilité du mariage, pensait-elle.
Adaptant sur grand écran sa pièce de théâtre (La retraite de Moscou) écrite à la fin des années 90, William Nicholson ausculte les accords et désaccords d’un couple qui se désunit sous le regard de leur fils jouant, bien malgré lui, le rôle de celui que l’on prend à témoin. Auprès duquel on s’épanche, on rumine, on dit son désarroi, qui sert d’intermédiaire et d’arbitre. Sa chronique d’une séparation annoncée, doucereuse et amère, ne juge ni ne donne raison à Grace ou à Edward (personne ne sort réellement "gagnant" du drame, pas même Edward qui souffre de voir Grace souffrir) parce que chacun à ses attentes, ses arguments et ses défauts.
Nicholson fait montre de beaucoup de justesse dans les dialogues et la psychologie des personnages, mais il peine en revanche, dans sa mise en scène, à sortir du cadre très théâtral de sa pièce qu’il ne sait dépasser et/ou réinventer, d’où ce sentiment d’un cinéma pépère qui ne veut (ne peut ?) prendre aucun risque. Goodbye vaut surtout pour (et faire la part belle à) son trio d’acteurs impeccables, Annette Bening et Bill Nighy d’un côté, les vieux briscards qui n’ont plus rien à prouver, et Josh O’Connor de l’autre qui n’en finit pas de s’affirmer depuis Seule la terre. Mais on préfèrera quand même, sur un sujet quasi identique, revoir le plus incisif et le plus mélancolique 45 ans d’Andrew Haigh avec une Charlotte Rampling magistrale.
Créée
le 1 déc. 2021
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