Ces films uniquement basé sur la confrontation entre deux grands acteurs sont du pain béni ! Le dernier en date pour moi, c'était The Wife, et revoilà une passe d'armes entre deux époux qui se connaissent si bien qu'ils ne se connaissent plus, parce que leurs schémas de fonctionnement ne laissent plus aucune place à la moindre nouveauté. Ils sont donc condamnés à rejouer les mêmes scènes encore et encore et la fatigue les gagne. Sauf qu'ils ne la reçoivent pas de la même façon; elle voit dans cette noria infernale la preuve que leur amour est encore vivant, tandis que lui n'est plus que l'ombre de lui-même, drainé par ces escarmouches permanentes qui saccagent sa confiance en soi. A l'occasion d'un retour de leur grand fils pour le week-end à la maison, Edward sort du bois : il se barre, et en prime, il se barre pour rejoindre quelqu'un. Le coup de massue manque assommer le jeune homme, échaudé par le fonctionnement maladif de ses parents, et démolit complètement sa mère, à mille lieues d'imaginer ce qui lui pendait au nez. Après, il n'y a plus qu'à laisser filer les émotions surpuissantes qui les agitent tous, le film s'écrit quasiment tout seul et ça n'est pas franchement le dénouement qui compte, mais bien la partie serrée à laquelle on assiste, partie qui manque détruire totalement Jamie, le fils, un jeune homme fragile et solitaire en qui les influences mélangées de ses parents dissemblables créent des tensions ingérables. Ajoutons à cela un zeste de religion et une pincée de poésie et le tableau sera complet : un jeu de massacre nécessaire pour briser les habitudes mentales et ouvrir enfin des perspectives nouvelles, hors de l'asphyxie autarcique de ce vieux couple si attachant et so british.