Après ce qui était peut-être son film le plus décevant, The Cut, Fatih Akin se devait de rebondir. Du coup, on ne l'attendait certainement pas aux commandes d'une adaptation d'un roman à succès auprès de la jeunesse allemande. Le début du film n'est d'ailleurs pas très convaincant mais le road-movie doublé d'un récit d'apprentissage finit par faire sens et l'on y retrouve en partie l'univers du cinéaste germano-turc. Dysfonctionnements familiaux, rébellion face aux conventions, goût pour la marginalité, le tout enveloppé dans de fines couches d'humour et de tendresse mais sans mièvrerie aucune. Mine de rien, sous des dehors assez classiques, Tschick ne fait pas de concessions et trace sa route sans freiner. C'est un peu foutraque, souvent, mais c'est ce qui a toujours fait le charme des films d'Akin. En s'enfonçant dans l'Allemagne intérieure, loin de Berlin, cette ballade en Lada s'évade peu à peu du réalisme, croise des cochons sur l'autoroute, dévaste un champ de maïs, fait la nique aux policiers et célèbre l'amour maternel. Entre autres. Et remet Richard Clayderman (!) au goût du jour. Et ça, ce n'est pas rien.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Créée

le 16 mai 2017

Critique lue 654 fois

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 654 fois

D'autres avis sur Goodbye Berlin

Goodbye Berlin
Tico
9

Ne pas vouloir ce qui ne nous veut pas.

Film vu le 14.10.2016 avec ma coloc Leah. Leah a direct voulu aller voir ce film. Je croyais que c'était une histoire d'amour neuneu en voyant l'affiche (pas celle-ci à gauche mais une autre), ce qui...

Par

le 18 oct. 2016

4 j'aime

Goodbye Berlin
Inspecteur_Michel
5

Jeunesse éternelle

Film exclusif en France, Tschick est l’adaptation cinématographique du roman éponyme de Wolfgang Herrndorf, succès critique et public outre-Rhin. L'histoire en quelques mots : deux jeunes Berlinois,...

le 7 juin 2017

1 j'aime

Goodbye Berlin
Lone_Sloane
8

Les miséreux en fiacre bleu

Portrait subtil de deux adolescents, seuls, en marge de leurs camarades,, par leurs différences familiales ou géographiques. Fatih Akin ne tombe pas dans les lieux communs de ce genre de récit (ils...

le 5 févr. 2022

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13