Goodbye Morocco par MarouaneZemmour
Pour son dernier film « Goodbye Morocco » Nadir Moknèche fait appel aux excellents Lubna Azabal et Faouzi Bensaidi pour servir un thriller passionnant.
C’est l’histoire d’une femme déterminée à récupérer son enfant et s’enfuir avec, n’hésitant pas à se mouiller et user de moyens peu catholiques et douteux pour parvenir à ses fins. Consciencieusement, Moknèche reprend l’infaillible recette du thriller au point, peut-être, d’en être scolaire. Il se sert d’une femme fatale qui, pour faire triompher la justice, se salira, le tout sur un fond d’amour impossible et de crimes passionnels. Il saupoudre le tout d’une première heure en récit éclaté, histoire de faire monter l’adrénaline et voilà qu’il offre un film noir, mais tout propre.
Seulement, la particularité du film est que l’histoire se déroule à Tanger au Maroc. Cette particularité est intéressante mais mal exploitée. En effet, on cherchera constamment à dénoncer la condition de la femme moderne au Maroc, en proie au jugement et asphyxiée par la société qui l’entoure. Cette sensation de réchauffé nous laisse sur notre faim d’un point de vue narratif, d’autant que les traits de caractère des personnages sont un peu forcés.
Le petit clin d’œil au film canadien « Incendies " , où cette même Lubna Azabal brilla, est finement apporté dans "Goodbye Morocco" avec la référence au complexe oedipien.
Enfin, il m’est impossible de ne pas penser au magnifique chef d’œuvre qu’est le thriller « Sur la planche » de la marocaine Leïla Kilani, tant les histoires de ces femmes s’entrecroisent. Et malheureusement « Goodbye Morocco » en bien en deça…