Si vous voulez faire un peu sensation, vous savez qu'il faut parfois seulement faire scandale avec une image. Il suffit de voir l'affiche de "Driller Killer" pour se rendre compte que si on s'arrête à ça, on croira que c'est truffé de meurtres sanglants à la perceuse alors qu'il s'agit d'un "héros" totalement névrosé par la peinture et par son abonnement résilié chez Black & Decker.

The Gore Gore Girls, c'est pareil. Prenez le panneau du film, et vous vous direz qu'il y a de l'hémoglobine à flots toutes les cinq minutes. Ce n'est pas faux, mais pas tout à fait vrai.

L'histoire nous plonge dans une Amérique des années 70 comme on l'aime dans le genre d'exploitation : un peu de musique kitsch, des nanas à poil, de la drogue, des belles voitures et des moustaches. A Chicago, de jeunes stripteaseuses sont retrouvées mortes, leur visage affreusement déformé par les coups de couteaux et la poigne monstrueuse du tueur. Le détective Abraham Gentry, accompagné d'une jeune pigiste d'un journal à sensation nommée Nancy Weston, va mener l'enquête. Sa méthode d'interrogatoire ? De l'argent et de l'arrogance. Cet individu (qui fait penser à Peter Sellers jouant Hercule Poirot contre Janis Joplin) usera de sa verbe et de son porte-feuille pour mener à bien sa mission.
Le script mènera le héros dans la boîte de strip-tease où les ravissantes demoiselles au visage rouge écarlate ont travaillé. On assiste donc à des scènes un peu hot et quelques fois on découvre un nouveau meurtre.
Du gore, il y en a tout de même. Le côté graphique est bien mis en valeur : ça découpe, ça défonce, ça explose, ça brûle, ça fond ! Le liquide rouge se déverse partout, même si les effets spéciaux sont parfois risibles. Gageons que l'intention est là, et qu'un égorgement au couteau de beurre passera inaperçu comparé aux visages démolis par la haine du tueur.
En outre, grâce au film, on découvre que la pratique de la fessée au maillet (avec une finition au sel et au poivre) peut être dangereuse pour la santé. Un usage trop fréquent amène à une hémorragie interne, alors maniez avec précaution vos outils de plaisir !

Le jeu d'acteur est volontairement mauvais. Dès l'introduction d'Abraham (l'acteur a dû bien s'amuser de son rôle d'ailleurs), le ton est misé sur l'humour. Ainsi, les scènes d'horreur sont amenuisées par le contexte assez burlesque du film : une paire de fesses, une paire d'intestins et une flopée de répliques (sensées être drôles).

Mais si l'histoire fait penser à un mauvais épisode de "Chapeau melon et bottes de cuir" réalisé par Peter Jackson, le contenu est ennuyeux. Le montage est mal effectué, certains enchaînements sont précipités et les plans de caméra déréglés. Lorsque les mannequins défigurés entrent en scène, c'est l'hilarité générale ! Ce sont les seuls bons moments du long métrage qui tiennent en haleine le spectateur.

Par sa volonté d'être regardé au troisième degré, The Gore Gore Girls veut capter l'attention par tout ce qu'il peut, mais ne sauve pas d'un script poussif et une mise en scène affreuse. Si vous somnolez devant le film, ne craignez rien, il n'y a pas grand-chose à voir.

Mouais.
Slade
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le 14 juin 2011

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