Lucio Fulci peut dormir tranquille...

Je n'avais jusque là jamais vu de film de Herschell Gordon Lewis. Pas sûr qu'en j'en reverrai un jour...

L'homme est considéré comme l'un des parrains du gore, avec une série de films sanglants dans les années 60. "The Gore Gore Girls", sorti en 1972, sera sa dernière oeuvre avant un hiatus de 30 ans. On y suit un détective privé qui enquête sur un serial killer, qui exécute brutalement des strip teaseuses.

Je vais commencer par ce qui fâche : j'ignore si c'est un problème de talent ou de moyens (ou les deux), mais l'ensemble est très mal fichu.

La réalisation est des plus médiocres, notamment en termes de cadrages et de mouvements de caméra. Il faut voir ces nombreuses scènes où un personnage se lève de table, et la caméra bouge à peine, rognant son visage !

Et surtout, les acteurs jouent très, mais alors très mal. Les actrices incarnant les strip teaseuses ne savent ni jouer la comédie in danser. Si bien que les nombreuses scènes d'effeuillage (évidemment totalement gratuites) tombent à plat.

Je sauverai Frank Kress, qui incarne le protagoniste, amusant par moment. Car Herschell Gordon Lewis a tenté de faire de son film une comédie. Ca marche avec quelques répliques et regard de Frank Kress, mais généralement ça ne décolle pas. Même quand le réalisateur tente de ne pas se prendre au sérieux.

Il faut aussi évidemment parler du gore. Sur le papier ça n'y va pas de main morte (égorgement, têtes broyées...). Mais en pratique, couplé à la réalisation foireuse, ça n'a généralement pas d'impact. Si ce n'est deux ou trois idées barrées.

En tout cas je trouve cela très inférieur à ce que les Italiens proposaient ou allaient proposer à ce moment. Lucio Fulci peut dormir tranquille, Herschel Gordon Lewis ne lui volera pas le titre de vrai parrain du gore...