Je découvre enfin ce film, réalisé par Gerard Damiano et sorti en 1972, qui a lancé l'ère du "porno chic" et qui a tant fait parler de lui... pour finalement pas grand-chose ! Effectivement, j'avais déjà vu le documentaire "Lovelace", qui revenait sur les conditions pour le moins difficiles de tournage, pour son actrice principale, mais je n'avais en revanche jamais vu ce fameux film qui a donc rendu Linda Lovelace si célèbre. Et l'histoire, tout le monde la connait, c'est celle de Linda qui va voir un médecin, sous les conseils de son amie nympho, car elle n'arrive pas à prendre de plaisir pendant l'acte. Et ce dernier découvre que son clitoris est situé dans sa gorge ! Et comme c'est un médecin très consciencieux, il va lui-même se dévouer afin de lui apprendre à faire des gorges profondes. Bon voilà, c'est l'un des premiers films pornographiques avec un scénario, ce qui ne veut pas dire que le scénario est de qualité ! Car oui, l'histoire s'arrête en gros à peu près ici car, d'une durée d'une heure, le film ne fait ensuite qu'enchainer les scènes de sexe, des partouzes, des gorges profondes etc. En même temps, c'est le principe d'un film porno mais là, tout a assez mal vieilli ! Nous sommes effectivement dans du porno des années 70 avec des acteurs très amateurs et la musique un peu funky qui va avec ! Surtout que je n'ai réussi à le dénicher que dans ce qui semblerait être une copie VHS, ce qui met donc tout de suite dans l'ambiance de l'époque ! Et d'ailleurs, pour un film porno des années 70, je l'ai trouvé relativement (vraiment toutes proportions gardées) féministe. Bon, on reste tout de même dans des fantasmes purement masculins mais le plaisir féminin nous est montré de nombreuses fois, la première scène de sexe du film étant d'ailleurs un cunnilingus. Pour un film d'une heure, le scénario accumule pourtant bien des longueurs (par exemple la très longue scène d'introduction avec Linda dans sa voiture qui sillonne la ville) et n'arrive malheureusement pas à tenir le rythme. Même si la qualité d'écriture n'est pas vraiment présente, on peut néanmoins noter quelques bonnes idées de montage, comme des inserts de cloches lorsque Linda a enfin trouvé la source de son plaisir ou des inserts de fusée qui décolle, analogie évidente de l'éjaculation masculine. Alors c'est évidemment très peu subtil mais ça fait aussi partie du côté second degré complètement assumé du film. "Gorge profonde" est donc aujourd'hui un film devenu culte, pour de bonnes raisons comme pour de mauvaises, mais qui a en tout cas plutôt mal vieilli !