On se lasse vite du spectacle de la bourgeoisie anglaise décadente

Résumé


Novembre 1932. Sir William et Lady Sylvia Mc Cordle organisent, dans leur somptueuse propriété de Gosford Park, perdue dans la campagne anglaise, une partie de chasse pour leurs relations, parents et amis.
Alors que les maîtres logent au premier étage de la vaste demeure et se rencontrent dans ses salons, la nombreuse domesticité de la maison ainsi que celle, tout aussi multiple et compliquée, des invités, est retranchée dans les cuisines et les couloirs du rez-de-chaussée. Cachotteries et mystères abondent : les sœurs de Lady Sylvia sont aussi malheureuses qu'elle-même, la fille de Sir William et Lady Sylvia, Isobel, dissimule à grand-peine un secret, plusieurs invités sont accablés de soucis financiers ou professionnels, et les domestiques errant en catimini savent presque tout sur les invités. Survient le meurtre du maître de maison. Le mystère s’annonce, ici encore, entre mensonges et vengeance.


Mon opinion sur ce film


J’ai profité de son passage à la télévision pour voir ce film dont j’avais entendu parler sans l'avoir jamais vu. J’ai été globalement déçu car, malgré une distribution particulièrement brillante (citons bien sûr cette chère Maggie Smith, toujours aussi géniale, mais aussi, en vrac Kristin Scott Thomas, Charles Dance, Clive Owen ou Hellen Mirren (dans un rôle un peu inférieur à son talent), mais aussi… et c’était plus inattendu, Ryan Phillippe, le film m’a paru terriblement ennuyeux.


Certes, on apprécie le jeu parfait des acteurs, les décors et les costumes somptueux, les dialogues à double sens, mais justement, l'intrigue est un peu trop complexe pour faire un film parfaitement réussi. Pour une fois, je reprendrais volontiers la critique au vitriol des Cahiers du Cinéma : « Statique, lourdement psychologique, figé dans une esthétique paresseuse, Gosford Park affecte la brillance mais sent le formol. » car c’est aussi mon avis. A trop vouloir en faire, trop de personnages, trop de dialogues, trop de situations alambiquées, Altman se perd lui-même dans son scénario. En outre, on a déjà vu cela mille fois : rien de vraiment nouveau sous le soleil glacé de la bourgeoisie anglaise.

Roland Comte

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