Goupi est le nom d’un clan familial tout-puissant dans un petit village isolé de la campagne française. Chaque membre est affublé d'un surnom : l'aïeul, 106 ans, s'appelle L'Empereur, le commerçant Mes Sous, le gendarme La Loi, la maîtresse de maison Tisane, la jeune fille Muguet, etc. Deux membres du clan font bande à part : Mains Rouges (braconnier-jeteur de sorts mais le plus raisonné), et Tonkin (colonial halluciné, rongé par les fièvres). Alors qu’arrive au pays Goupi-Monsieur, le parisien que l’on croit directeur de grand magasin (en fait Goupi-Cravatte), deux drames surviennent : Tisane est retrouvée morte, L'Empereur a une attaque qui le laisse muet, dans l'incapacité de révéler la cachette du magot familial. La panique et le doute s’installent au sein de la famille. Cette étude de mœurs paysanne dépeint le monde rural et la loi du silence qui y règne, sur fond de merveilleux et de rocambolesque. Le film stigmatise avec finesse des valeurs compassées et rétrogrades, (obsession du travail et de la famille) bien en vigueur dans ce clan familial qui vit en reclus, refuse tout interventionnisme dans son mode de fonctionnement, et où le culte de l’argent surpasse tout. Le scénario fait vivre douze personnages aux caractères parfaitement décrits et cerne leurs rapports dans une intrigue riche en ramifications qui commence dans le mystère pour virer à la farce.