Dans un appartement où chaque ouverture donne sur un mur, quatre personnages se trouvent piégés dans un jeu malsain et séduisant où se mêlent travestissement, hétérosexualité, homosexualité, sadomasochisme, etc.… et s’affligent des humiliations sous l’œil pervers du spectateur. Dès lors qu’ils essaient de s’échapper par l’extérieur ils se retrouvent face à un mur inébranlable qui est celui de l’amour. Ils sont alors obligés de subir les tourments du bourreau dont ils sont éperdument amoureux. Cet objet monstrueux qu’est « Gouttes d’eau sur pierre brûlante » nous fascine, nous obsèdent. Comme les personnages, nous sommes piégés dans une espèce de fascination morbide qui procure un certain malaise jusqu’à l’écœurement. Le film est paradoxalement froid, voire clinique. Il offre une vision ultra-pessimiste de l’amour, qui ne serait qu’à l’image de l’évaporation instantanée d’une goutte d’eau au contact d’une pierre brûlante. Une fois le plaisir éprouvé, se suit un emprisonnement, une dépendance menant à la mort. Il se dégage pourtant de ce film un cynisme cruel mais tordant. On rit, on souffre, on frissonne jusqu’à l’arrivée d’une dernière image aussi troublante que puissante qui clôt avec efficacité cette œuvre étrange et asphyxiante.
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