Ce n'est certes pas le film de Sturges que j'ai préféré, mais c'est à n'en pas douter une comédie pleine de drôlerie et une satire plutôt réussie sur le pouvoir et les politiciens, dont la morale pourrait être, et c'est intemporel : l'honnêteté ne paie pas, et mieux vaut parfois être corrompu et véreux que propre et honnête.
" The Great McGinty assimile la politique au grand banditisme. Cela donne, entre autres, une conception originale de l'égalité des chances républicaine «Tout le monde peut réussir en arnaquant quelqu'un d'autre» et un éloge appuyé de la corruption «S'il n'y avait pas les pots-de-vin, seuls les médiocres feraient de la politique» ".
Brian Donlevy star des années 1940, est irrésistible dans ce rôle d'homme propulsé au sommet par un Boss arriviste et sans scrupules: c'est ainsi que grâce à sa grande gueule Dan McGinty accède à la fonction de Maire, mais heureusement il va subir l'influence bénéfique d'une femme : sa secrétaire, épousée pour les besoins de la cause, et dont il va finalement tomber amoureux : un homme épris, plus tout à fait le même et déjà presque un autre.
Usant avec diplomatie de son pouvoir, Catherine, Muriel Angelus tout en douceur persuasive, va infléchir peu à peu la morale de son époux, et quand celui-ci parvient à la fonction de Gouverneur, l'homme a changé : il veut désormais user de toute son énergie pour combattre la misère et l'exploitation des travailleurs.
Et ironie du sort, c'est l'honnête homme qu'on arrête pour une histoire de pots-de vins alors qu'il était maire !
Bagarres, gags en tout genre et vaisselle cassée, et surtout le premier film de Preston Sturges pour une longue série à venir, dont le délicieux Un coeur pris au piège avec tout le charme acidulé du couple Stanwyck / Fonda.