Gouverneur malgré lui est le premier film de Preston Sturges, alors déjà scénariste réputé mais qui tenait à réaliser lui-même les scénarios qu’il écrivait. Ce premier film, tout en n’étant pas à leur niveau, annonce les chefs-d’œuvre à venir. Preston Sturges a déjà l’art de raconter les pires horreurs sur l’American Way of Life avec un style et un humour qui font que l’on ne sait jamais trop s’il faut en rire ou en pleurer. Ici, c’est en commettant crapulerie sur crapulerie que le « héros » va se hisser progressivement au sommet de l’administration américaine, et c’est en redevenant honnête qu’il va redescendre à sa condition initiale. Cerise sur le gâteau, et c’est très rare dans les comédies américaines, même quand elles sont critiques, il n’y a pas de happy end !