Finalement, c’est l’éternelle histoire de Roméo et Juliette. Ici, vraiment tout les sépare : leur mentalité, leur famille et, d’une manière qui s’avère radicale, l’exploitation capitaliste. Luigi Comencini fait la critique d’une Italie engluée dans des traditions machistes archaïques, raciste (racisme des gens du Nord vis-à-vis des gens du Sud, notamment de Sicile), mais aussi de l’horreur économique, de l’exploitation sans scrupule, sous les dehors d’un grand patron paternaliste, des ouvriers. Il pointe aussi en quoi le système capitaliste, non seulement ne respecte pas l’homme, mais encore détruit l’environnement. Le film est un superbe mélodrame tragique, ce qui ne l’empêche pas d’être totalement ancré dans le réel au niveau de la description du travail dans l’usine qui est quasi documentaire. Stefania Sandrelli et Giuliano Gemma sont excellents et incroyablement crédibles dans leur rôle de prolétaires, ce qui est tout de même assez exceptionnel pour des vedettes aussi célèbres.