Une enquête par marabouts de ficelles.
J'avais déjà vu (et apprécié) certains films plus anciens de Mocky, en particulier le très drôle A mort l'arbitre, démontrant d'une vraie causticité et d'acteurs souvent en roue libre mais avec talent.
Grabuge a été tourné en 2005, et si il y a bien une chose qui frappe dès les premières minutes, c'est que c'est d'une très grande laideur.
La lumière est vraiment dégueulasse, toujours sous-exposée, les décors semblent fraichement peints, et la réalisation, sans doute en DV, n'aide pas à dire que c'est moche. Repoussant à un point que j'ai failli m'arrêter en cours de route, c'est dire.
Et que dire des erreurs de raccord où la peau de Charles Berling semble parfois très grasse puis, l'instant d'après, impeccable ? Mais la plus belle faute se trouve dans une scène où Berling semble gêné... par un projecteur qu'on lui a dirigé en pleine poire !
A la rigueur, je peux excuser ce travail, je ne dirais pas amateur, par un manque de budget (qui a l'air riquiqui), mais il faudrait que ça ressemble à quelque chose !
Pour le reste, c'est une enquête policière, mais comme toujours chez Mocky, c'est souvent foutraque, rempli de trognes bien connues (dont l'immortel Dominique Zardi, qui a quand même tourné plus de 40 films chez Mocky !) et la grande surprise de voir, rapidement, Micheline Presle en ex-prostituée reconvertie en vendeuses de clés ! Il y a aussi le fidèle Michel Serrault, apparament sous Tranxen, qui joue un inspecteur improbable, avec une canne, des cheveux teints et une boucle d'oreille !
Le pauvre Charles Berling a l'air parfois halluciné par ce qu'il se passe dans le film...
Si on excepte la présence de portables, ce film aurait pu figurer dans les polars des années 60, avec ses quartiers parigots (nuance) où ne vivent que des putes, des proxénètes, des macs, des Mme Claude, des nains, des gangsters, et plus surprenant encore, des gigolos avec un survêtement jaune fluo !
C'est dire que l'on tombe de Charybde en Scylla en voyant le film, dont l'intrigue est parfois confuse, mais la fin reste jolie, laissant présager que c'est un des derniers rôles de Michel Serrault.
Mais ce n'est pas pour demain que je regarderais un autre film récent de Mocky : quitte à être fauché, donnons l'apparence du beau.