La pédophilie a souvent été traitée au cinéma. Pas toujours du coté des victimes, et parfois en légitimant ou sublimant une relation considérée comme naturelle.
François Ozon malgré ses hauts et ses bas est certainement un des meilleurs réalisateurs français contemporain. Sa filmographie est éclectique. Son style varié et foisonnant. Il s'attaque cette fois ci à un sujet brûlant.
Il se met pourtant entièrement au service du récit. Humblement. Son regard et celui des scénaristes est tout en nuance, bien que sans concession. Ozon déploie son talent, et permet, au grand public, catholique ou autre, aujourd'hui mûr pour apprécier un sujet ô combien d'actualité, de surtout comprendre la souffrance engendrée par des adultes sur les enfants. De mieux appréhender aussi le piège du pouvoir sur des familles prises spirituellement en otage.
Le casting est parfaitement choisi avec un jeu d'acteur sidérant de justesse . Le fait d'avoir rencontré les véritables victimes a certainement contribué à la légitimité de l'oeuvre dans son ensemble.
Son approche chorale avec trois profils qui diffèrent dans leur relation avec l'église, et le glissement successif de l'un à l'autre, est particulièrement réussi. Ozon va jusqu'au bout de l'analyse et boucle le sujet sur une belle interrogation métaphysique.
On a envie de répondre à un des personnages que spiritualité et église Catholique ne sont pas synonymes.
Mais je ne débats plus strictement sur le sujet.