Walt Kowalski, vétéran de la guerre de Corée, vient de perdre sa femme. Celle-ci avait comme dernier voeu, que son mari aille à confesse. Mais celui-ci n'y tient pas, il rejette le Père Janovich, qui tient pourtant à l'aider, même si les évènements vont faire que cette relation va évoluer...

Inflexible, le vieil homme n'est qu'un concentré de préjugés et d'intolérance. Il passe ses journées seul, à boire de la bière, à bricoler, ou à admirer sa (magnifique il est vrai) Ford Gran Torino, qu'il vénère, et qui remonte à l'époque à laquelle il travaillait à la chaîne chez Ford. Il ne cherche même plus à comprendre ou communiquer avec ses enfants, qu'il considère presque comme des étrangers (ce premier fossé va lui aussi évoluer par la suite, mais chut je n'ai rien dit).

Le quartier s'est peu à peu peuplé d'immigrants, asiatiques, hispaniques, afro, et tandis que Walt montre son dégoût autant qu'il le peut, le jeune et naïf Thao, un Hmong voisin, va tenter de lui dérober sa Gran Torino, sous la pression d'un gang de jeunes qui veulent l'initier en lui faisant commettre son premier larcin. Après une intervention musclée de notre vieux briscard, il devient en quelque sorte le héros du quartier, et très étonnamment, une amitié va naître entre le papy intolérant et le jeune Thao, timide et renfermé (ce dernier qualificatif est d'ailleurs un de leurs points communs quand on y regarde bien).

Walt va ainsi peu à peu découvrir une culture qu'il ne connait pas, grâce notamment à Sue, la soeur de Thao, et sa vision des choses va grandement évoluer. Jusqu'à de nouveaux rebondissements, qui vont le pousser à chercher la rédemption pour toutes les atrocités qu'il a vues et commises en Corée...

Ce film est littéralement l'un des tous meilleurs que j'aie pu voir ces dernières années, que ce soit la réalisation -rien n'est laissé au hasard-, la musique: peu présente, elle laisse le champ aux émotions par le jeu des acteurs.

Et justement, quand on voit la qualité de ce dernier, ça paye! Le film est littéralement porté par un Mr Eastwood au sommet de son art. Charismatique, campant un personnage détestable et attachant à la fois, il nous écoeure un instant, et nous bouleverse l'instant d'après! Je n'ai pas souvenir d'avoir vu un film de ou avec Mister Clint dans lequel il me mette dans un état pareil! Les autres acteurs s'en sortent très bien également, ce qui renforce le sentiment général d'être devant un véritable chef d'oeuvre!
Gothic
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs films avec Clint Eastwood

Créée

le 31 oct. 2010

Critique lue 4.4K fois

73 j'aime

4 commentaires

Gothic

Écrit par

Critique lue 4.4K fois

73
4

D'autres avis sur Gran Torino

Gran Torino
SBoisse
10

Ma vie avec Clint

Clint est octogénaire. Je suis Clint depuis 1976. Ne souriez pas, notre langue, dont les puristes vantent l’inestimable précision, peut prêter à confusion. Je ne prétends pas être Clint, mais...

le 14 oct. 2016

127 j'aime

31

Gran Torino
-Marc-
9

Rédemption

Walt Kowalsky est un retraité bougon des usines Ford, profondément marqué par les horreurs qu'il a vues et commises lors de la guerre de Corée. Après avoir enterré la femme de sa vie, il se replie...

le 30 nov. 2015

98 j'aime

22

Gran Torino
2goldfish
3

Comme Karaté Kid, mais à l'envers

Un jeune Hmong persécuté par un gang violent va apprendre auprès d'un vieil américain raciste à se comporter comme un vieil américain raciste. Ça l'aide à faire violer sa soeur. Le vieil américain...

le 29 sept. 2010

83 j'aime

31

Du même critique

Lucy
Gothic
2

Tebé or not tebé

Nuit. Tisane terminée. Film terminé. Gothic ôte son casque à cornes pour s'essuyer la joue tant il pleure d’admiration. Nomé(nale) quant à elle s'empresse de fuir pour cacher ses larmes de...

le 7 déc. 2014

276 j'aime

53

Blade Runner
Gothic
10

Le Discours d’un Roy

[SPOILERS/GACHAGE] Nombreux sont les spectateurs de "Blade Runner" à jamais marqués par le monologue final de Roy Batty, ce frisson ininterrompu le temps de quelques lignes prononcées par un Rutger...

le 3 mars 2014

261 j'aime

64

Bienvenue à Gattaca
Gothic
10

Ah ! Non ! C'est un peu court, génome !

A la suite d'un "accident", Jérôme est en fauteuil. Devenu "semi-homme" pense-t-il, ce mytho contrit ressent le besoin de s'évader, tandis qu'à Gattaca, Vincent est las de jouer les majordomes. Ce...

le 16 oct. 2014

256 j'aime

39