Grand Central par JimAriz
Gary est un jeune ouvrier engagé dans une centrale nucléaire pour faire le sale boulot. Tel un western, Grand Central commence par l'arrivé de Gary dans ce coin isolé de la campagne française où gît une centrale nucléaire donc. Et d'emblée les locaux l'informent du danger : attention à la dose de radioactivité qui va le percuter chaque jour. Trop de doses provoque des maux de têtes, le cœur s'emballe etc etc... Son arrivée à la centrale coïncide avec sa rencontre avec Karole, belle jeune femme dont il tombe subitement amoureux et fiancée de Tony, que la mise en scène suggère violent.
La métaphore est d'emblée explicite entre le danger nucléaire et la relation interdite. Un contact de cuisse dans une voiture ou un simple regard, et voilà que la dose s'envole, mettant de plus en plus sérieusement en danger Gary, comme son acharnement à travailler au-dessus de la dose prescrite dans la centrale. Et à la fin la sentence tombe : Karole empêche Gary de partir, sept sonnettes d'alarme avant le générique : signe d'un danger immédiat.
En plus d'être un très intéressant film d'amour interdit, Rebecca Zlotowski nous plonge au milieu de l'environnement peu connu des centrales nucléaires et du quotidien de ces ouvriers condamnés à vivre en marge de la société dans des caravanes. Comme dans Belle Epine, la mise en scène nous raconte tout à la place de simple mot, c'est en cela un film indéniablement réussi.
Sans parler de la lumière et des décors extérieurs, les scènes d'amours dans les hautes herbes ont une allure onirique, comme si la passion de Gary pour Karole était mise en image pour expliquer l'attachement de certains ouvriers à ce boulot dangereux à la centrale, toujours plus près du danger.