Romance poético-sociale en terrain nucléaire
Le cinéma français a t’il un avenir ? Si ce questionnement semble inquiétant, la multitude de comédies et mélodrames français aussi ineptes qu’ennuyeux sortis cette année le sont d’autant plus. En effet, lorsque l’on visionne Turf, Demi sœur ou Embrassez qui vous voudrez, œuvres sans âme ni scénario, il est légitime de s’interroger sur l’avenir du cinéma. La sanction est d’ailleurs sans appel, pour nombre d’entre eux, l’échec est cuisant voir consternant et ce n’est pourtant pas faute d’une exposition médiatique massive. Quel avenir alors quand l’inspiration semble avoir quitté scénaristes et réalisateurs ?
Mais heureusement, quelques films, petits bijoux d’esthétisme et d’émotion redonne espoir et foi en l’art cinématographique français tel Grand central, un long métrage que vous pourrez découvrir en salles dès la fin août. Ainsi à l’aune d’une coupure estivale (de ma rubrique seulement, rassurez-vous) il m’a paru important d’évoquer cette œuvre aussi puissante que passionnante qui conte l’histoire d’amour interdite de Gary et Karole, (Tahar Rahim et Léa Seydoux, un couple aussi séduisant que sensuel) employés d’une centrale nucléaire. La réalisatrice, Rebecca Zlotowski réussit ainsi l’incroyable prouesse de mélanger avec une justesse admirable la critique sociale et la romance charnelle et poétique, le tout accompagné par une bande son hypnotique et enivrante. Ainsi, il n’est pas de meilleurs moyens pour terminer ses vacances estivales que de se laisser charmer par la grâce de Grand central, une œuvre bouleversante qui aura sans doute une place de choix aux prochains césars.