Adapté d'un roman de Catherine Poulain, Grand marin est un film qui procure des plaisirs simples, entre mer et terre (d'Islande) avec son personnage de femme au passé inconnu, dont l'ambition est d'intégrer un équipage de pêche au gros, alors qu'elle n'a aucune expérience en la matière. Les séquences en mer sont joliment réalisées par Dinara Drukarova qui joue également le premier rôle du film, avec le talent d'une actrice qui avait été découverte à l'âge de 12 ans dans Bouge pas, meurs, ressuscite, avant de tourner plus tard en France, chez Desplechin, entre autres. S'il est vrai que le film ne propose rien d'original sur la vie des marins, une fois revenus sur le plancher des vaches, sur fond de beuveries et de rêves plus ou moins utopiques, ce personnage de femme à bord, surgie de nulle part ou presque (de France, c'est tout ce que l'on saura) ne manque pas de sel et l'on s'y attache, de par son caractère bien trempé et de son obstination à ne jamais abandonner, même si quelques révélations sur son histoire d'avant n'auraient pas été de trop. Classique dans sa forme et sans prétention dans le déroulement de son récit, Grand marin séduit avant tout par son humilité et un casting cohérent et crédible où l'on ne peut qu'admirer une fois de plus le grand acteur belge Sam Louwick.