Avec un budget équivalent à celui d'un court-métrage, Grand Paris nous encourage à suivre la dérive de deux glandeurs de banlieue, des aventuriers du RER au petit pied dont le film se moque gentiment. Leur quête est absurde mais elle n'est que prétexte à des rencontres impromptues et à une déambulation géographique dans les franges franciliennes. Franchement cool et sans prétention autre que celle d'amuser, Grand Paris tourne toutefois assez rapidement en rond, n'ayant pas énormément de choses à dire sur ses deux héros, au fil de dialogues auxquels on n'exigeait certes pas de la profondeur mais un peu plus de verve, peut-être. Le réalisateur, Martin Jauvat, enfant du 77, qui compose un tandem nonchalant avec Mahamadou Sangaré (plus convaincant que son compère), joue sur nombre de clichés liés à la banlieue, sans que l'on puisse prétendre qu'il s'agit réellement d'ironie. L'ensemble est sympathique, sans qu'il y ait de quoi crier en génie car un peu de travail supplémentaire dans l'écriture n'aurait sans doute pas nui. Ceci dit, on a vu souvent des premiers longs-métrages bien plus prétentieux qui lassaient faute de talent. Il y a quelque chose dans Grand Paris qui laisse à penser que son auteur a la capacité de largement mieux faire, pour peu qu'il ait de la persévérance et aussi, évidemment, des moyens plus substantiels.