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6.8
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Court-métrage de Tobias Smeets et Merijn Scholte Albers (2016)

Pour quelques paquets de chips

Ruud (Bram Coopmans) est un homme d’âge mur, marié avec Els (Loes Schnepper) une femme plutôt directive et économe. Le couple est client d’un magasin genre petit supermarché qui vend essentiellement des denrées alimentaires. Ruud annonce à Els qu’il a été le 100 000è client. Il est l’heureux gagnant d’un prix original : pendant 1 minute, il emportera gratuitement tout ce qu’il pourra mettre dans ses affaires. L’aubaine se transforme en épreuve, Els entrainant Ruud comme pour une course où il effectuera un circuit prévu à l’avance pour chopper au passage tout ce qui les intéresse. Mais comme il reste trop lent à son goût quand elle le chronomètre, on devine quelques surprises pour le jour J.


Le film ne dure que 9 minutes, mais il produit son effet. La critique de la société de consommation avec ses excès fait mouche. Quand on est juste question budget, faire des calculs et profiter des offres promotionnelles relève d’un certain bon sens. Si certains exagèrent, c’est aussi bien du côté des commerçants que des consommateurs. Étant donné que le magasin en question ne propose rien de valeur (pas de TV ou d’informatique par exemple), l’attitude de la femme est ridicule, celle de son mari bébête (il aurait tendance à se ruer sur les chips parce qu’il aime ça). Mais les concepteurs de l’opération de promotion ont mis au point quelque chose dont ils auraient pu imaginer les effets pervers. Le responsable n’affiche évidemment aucun état d’âme. Résultat, tout le monde payera les pots cassés et les réalisateurs (Merijn Scholte-Albers et Tobias Smeets) emportent l’adhésion du public en le faisant rire. Ils devraient également faire réfléchir car, si Ruud et Els sont des personnages de fiction, qui peut dire qu’il (ou elle) ne donnerait pas en plein dans le panneau comme les personnages cités ?


Un court métrage intelligent (Golden Kalf 2016 du meilleur court métrage de fiction aux Pays-Bas), qui pointe du doigt les travers de la société de consommation en amusant. Une œuvre qui fonctionne grâce à son message, mais également ses acteurs, son scénario et un montage qui alterne les moments qui permettent au spectateur d’évaluer la situation et à d’autres d’accélérer le rythme pour bien faire sentir l’absurdité des comportements. Sans oublier quelques surprises pour divertir le spectateur, tout en évitant les longueurs ou des effets trop démonstratifs.

Electron
7
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le 19 juin 2017

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