Pourquoi je n'ai pas vomi ?

Fort d'une com' involontaire, la fameuse "tout le monde a quitté la salle, des gens ont fait des malaises" Grave arrive dans l'année 2017 sur les chapeaux de roues. Proclamé comme le nouveau film dégueulasse à voir, je m'attendais donc à vomir mes tripes devant ma petite télé.

Sans surprise, le film est coloré de scène a la gloire du cannibalisme. La bonne nouvelle c'est qu'elles m'ont pas fait vomir. La question est donc de savoir "Mais pourquoi ?"

C'est simple. Le film propose donc un scénario quelque peu original, la nouvelle Bizu dans l'école de véto qui cède sous la pression des grands et dit au revoir à son régime végétarien en commence telle un fin gourmet par du Lapin cru. Le ton est donné, la petite Justine s'en donne à cœur joie: kebab, Viande crue, elle ne sait plus s’arrêter. Pendant un moment, on peut se demander si le film n'est pas un gros pieds-de-nez à tous les végétariens qui seraient susceptibles de regarder ce film. Puis, l’intérêt du film s'arrête au moment où la dernière décide de bouffer le doigt de sa sœur par le biais d'une épilation du maillot qui tourne mal.

Non pas que j'ai quelque chose contre les films gores ou traitant du cannibalisme. J'ai plus du mal avec les films où l'intrigue est très mal amenée. Donc okay, Garance Marillier propose un jeu intéressant. La bande-son est subtilement bien amenée. Le réalisme des scènes pourrait donner la gerbe à n'importe qui. Seulement, l'intrigue, le scénario et même les dialogues enlèvent toute crédibilité au film. Rien n'explique vraiment ladite transformation, ni les conséquences gargantuesques qu'elles entraînent. On multiplie les scènes loufoques, absurdes sans vraiment d'explication. En exemple, la scène du baiser-miroir. On a d'un côté la découverte de la sexualité avec en arrière-plan, la folie du cannibalisme qui montent. D'un autre, une meuf qui embrasse un miroir comme un zombie qui se serait pris un mur. Les deux thèmes étant déjà pas simple a associé, une métaphore plus légère aurait été judicieuse. Les seconds rôles n'aident pas, car aucun n'apporte de réel soutien à l'intrigue, pire ils emmènent le spectateur sur d'autres directions qui ne seront pas élucidées au final. J'ai donc là, plusieurs raisons qui expliquent pourquoi je n'ai pas vomi.

Mais la raison la plus explicite, c'est que pour avoir un vrai malaise, il faut que l'intrigue garde son mystère tout le long du film. Sauf que là, sans le vouloir, le film dans les 20 premières minutes nous fait comprendre le plot-twist final. Donc, pas de bol, on s’enchaîne 10-15 scènes dégueulasses en attendant qu'enfin la vérité ressort. La bande-son, la volonté de du Réal à nous sentir étriqué avec ses plans sombres et fermés ne changeront rien, le film est plat comme Keira Knighley.

Grave reste un film qui éveille une certaine curiosité, je n'ai pas vraiment pu manger tout de suite après, mais ce n'est pas un film qui, selon moi, restera dans les mémoires.