La prise de risque dans ce film de genre est à son sommet : un thème sensible (encore jamais abordé en France) raconté par Justine, une végétarienne de 16 ans surdouée qui découvre, sous l’aile de sa sœur, la vie d’étudiante dans une faculté de vétérinaire. Rajoutez à ça un rebeu gay, des images gores, une réalisation maitrisée, des acteurs principaux/secondaires investis à 300% et vous obtenez un film français qui sort des sentiers battus. Et ça marche GRAVE !


La première chose importante à dire, c’est qu’il ne faut pas s’égarer à simplement s’arrêter sur la forme. De nombreuses scènes sont difficiles à voir et cruellement réalistes ; on a donc logiquement plus de facilité à retenir ça en sortant du film car la réalisatrice a décidé de véritablement donner une ambiance malsaine pour son premier long métrage. Le choix de cette réalisation extrême a pour seul but d’amplifier la souffrance des personnages.
Mais dans ce film il est plus intéressant de comprendre l’évolution de Justine dans un environnement/entourage diffèrent, et surtout d’observer la manière par laquelle cette adolescente découvre sa vraie nature et comment elle va vivre avec…


Parmi les points forts de ce film on peut noter un rythme bien géré (malgré quelques courtes scènes abstraites qui sortent du contexte) est un scénario originalement bon grâce à la présence de multiples émotions ressentis tout au long du visionnage (rire, dégout, empathie, on ne peut pas rester indiffèrent…), mais surtout grâce au sujet intéressant car rare, intriguant et malheureusement présent. On remarque également que malgré le thème du film, les scènes montrant beaucoup de sang sont rarement gratuites et utilisés sans justification dans le but d’écœurer le spectateur (comme le font souvent de nombreux réalisateurs de films d’horreur).


Il y a également les dialogues qui sont maitrisés : on ne tombe pas dans la facilité en bourrant le script de langage « jeune », mais les échanges restent quand même assez crédibles pour être interprétés par des ados.
Les 3 acteurs principaux jouent avec un professionnalisme impeccable malgré leur jeune âge et assure dans chaque scène en faisant ressentir les émotions des personnages sans trop en faire (mention SPÉ à Garance Marillier et Rabah Nahit Oufella). Les acteurs secondaires aussi crève l’écran à chaque apparition (le monologue de l’infirmière/ du père / du 2eme année...) et donnent l’impression qu’ils vivent réellement les situations qu’ils racontent.


La réalisatrice s’est fait plaisir sur les choix musicaux : on retrouve des musiques entrainantes qui collent à l’ambiance du film et permettent d’amplifier l’importance d’une scène. Concernant le thème principal du film, il a été composé par un parfait inconnue, Jim Williams (rien à voir avec John Williams, auteur de Star Wars, Jurassic Park, Indiana Jones…). Ce thème glaçant composé de clavecin est utilisé à deux reprises dans le film et de manière efficaces qui angoisse véritablement lorsqu’on l’accouple à la scène (la dernière image…)


Concernant l’intrigue, on ne peut pas la raconter, il faut voir le film pour se rendre compte du potentiel chez les scénaristes et réalisatrices françaises qui sont trop peu nombreuse dans le monde du cinema.

Popinambour
10
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le 19 avr. 2017

Critique lue 276 fois

Popinambour

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