Le choc gore de l'année, un délire cannibale chargé de sexualité, une satire de la normativité sociale, le passage initiatique à l'âge adulte le plus déviant qu'on puisse figurer.
Un thème tellement rabaché au ciné, mais ici montré d'une façon tellement simple et directe qu'on est juste perturbé comme dans un film de Cronenberg (le désir cru de Crash). Exactement comme si la sécheresse expeditive de la violence de l'ultime classique Texas Chainsaw Massacre rencontrait l'art du plan séquence pervers de Steve McQueen (souvenez-vous de la scène de pendaison de 12 Years A Slave).
Survendu par tout le monde, le film n'apporte rien avec son gloubiboulga de psychanalyse pour les nuls gavé de références US du genre et d'intentions bien lourdingues (la séquence clubbing hallu à la fête de l'école, avec les têtes qui pendouilles qui finissent par se déformer par exemple), le film vaut en fait pour quelques fulgurances qui vous feront hurler comme jamais, et je ne parle pas d'une porte qui claquent ou autres effets de jump cut à la con : la séquence d'ouverture dune lenteur peu conformiste pour lancer le rythme, est aussi spectaculaire qu'inattendue, on se dit qu'on va encore s'mmerder au cinéma français et lorsque votre esprit se demande où est le tel pour checker instagram, c'est la douche froide directe. Mais ça y est on est haméconné. Une scène calmera tout le monde, celle ou l'héroïne bascule dans la boulimie pulsionelle après avoir fait l'expérience de l'amour charnel pour la première fois. Julia Ducournau se contente d'un plan fixe hyper neutre, qui s'avance en traveling sans que l'on comprenne vraiment dans un premier temps ce que l'on regarde, l'espace de quelques longues secondes, lorsque soudain... gardons le secret, sachez que c'est un des meilleurs morceau de cinéma de l'année, et pour le cinéma de genre tout court pour être honnête.
Bref Répulsions de Polanski mais en reverse mode. Pas pour les petites natures, ne pas déguster seul (même mon beauf fan de films d'horreurs à été choqué comme jamais).