Dans le petit monde du DV-movie, il est particulièrement difficile de se faire une place, soit parce que les productions manquent d'originalité, soit parce que les plus mauvaises d'entre-elles sont plébiscitées, on ne sait trop pourquoi, par la presse (cf la saga Paranormal Activity). Malheureusement, quand quelqu'un se pointe avec un concept sortant des sentiers battus, il se fait descendre, preuve en est avec ce Grave Encounters. Dommage, car il s'attaque à un type de productions disparues de nos écrans, à savoir les pseudos émissions d'investigation paranormales, qui à l'inverse connaissent toujours beaucoup de succès aux States (le premier qui dit que les Amerlocs ont décidément de GROS goûts de merde file direct au coin). Ça commence donc avec le producteur qui nous fait un bref topo sur le concept de l'émission et que les 90 minutes qui vont suivre ont été compilées à partir des rushes retrouvés après que nos reporters aient disparu. Nous voilà enfin les pieds dans le plat, avec nos rigolos qui s'amusent à faire les cons lors des prises, soudoyant un jardinier pour qu'il raconte qu'il a vu un fantôme, et le top de l'hilarité arrivera avec le médium, complètement fake mais dénonçant bien le background de ce genre d'émission. Puis tout dérape, la porte principale ne donne plus sur l'extérieur mais sur un couloir sans fin, et le survival commence, avec une bonne dose de spookie-times et effets bien sentis sans jamais trop en faire.
Bref, Grave Encounters fait partie de ces rares produits qui arrivent encore à apporter quelque chose de neuf au DV-movie. Nous n'irons pas jusqu'à dire que l'on tient là l'ultime film d'épouvante qui vous obligera à vous gaver d'imodium, mais il est indéniable que son ambiance d'hôpital glauque renvoie aux meilleurs moments de Max Payne, FEAR, ou encore Condemned (oui que des jeux vidéos, mais à l'heure actuelle les frayeurs se trouvent davantage avec un pad dans la main qu'avec un seau à popcorns). Les dernières secondes restent un poil décevantes, servant une conclusion ni vraiment inspirée ni très bien montée, et renvoyant aux œuvres pourtant inférieures, mais ce détail reste minime, tant le reste s'avère savoureux.
Pour conclure, les aficionados du DV-movie auront toutes les raisons de se laisser tenter par ce petit tour de train fantôme, et en plus de se taper quelques bons sursauts, auront le droit à une partie introductive assez marrante, installant une décontraction pour mieux nous prendre par surprise. Les moins réceptifs suivront la logique devenue presque imparable « si c'est un DV-movie alors c'est pourri », et le public formaté aux déjections comme Paranormal Activity risque quant à lui de chier dans son froc.
Mention spéciale pour la technique, qui pour une fois évite de nous servir de la neige quand une caméra se casse la gueule ainsi que tout autre effet faisant grincer des dents ceux qui ont un once de connaissances en vidéo (même si son mauvais trailer affichait pourtant le contraire).
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