Enter the void.
On ne va pas se mentir, "Gravity" n'est en aucun cas la petite révolution vendue par des pseudo-journalistes en quête désespérée de succès populaire et ne cherche de toute façon à aucun moment à...
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le 27 oct. 2013
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Gravity perpétue la longue lignée des blockbusters américains où la prouesse technique supplante tout autre intérêt cinématographique.
Gravity renoue avec l'étymologie latine : gravis = '"lourd, pénible".
Gravity réussi l'exploit de toucher le fond dans l'espace, de rester à la surface de son sujet en montant à 400 000 mètres d'altitude.
Gravity est un film de SF foutraque qui déçoit les quelques espoirs qu'il pouvait susciter. Quitte à le voir, autant ne le voir qu'en 3D, déjà qu'il manque singulièrement de relief...
Au-delà d'images et de plans-séquences parfois époustouflants qui justifieraient PRESQUE le prix du billet, ce qui donne le mieux l'idée du vide intersidéral, ce sont la niaiserie des dialogues, l'inexpressivité des acteurs, la vacuité du scénario, l'incohérence dans l'utilisation du son.
Alfonso, ta mise en scène, ce n'est plus "je te pousse du coude", c'est carrément du pogo ! Tu en connais pourtant les conséquences dans l'espace, tu les as si bien filmées : on part en vrille ! Les spectateurs sont très vite comme Georges Clooney à court de jetpack : perdus pour la cause...
Se donner autant de moyens pour écouter de la country "in" et de la new age larmoyante "off", pour raconter que les métis sont des rigolos sans cervelle, les russes des méchants, les chinois des contrefacteurs, et les américain(e)s des héro(ïne)s qui, quand ils ne survivent pas, se sacrifient sans peur... et pour permettre à une rationaliste de faire le deuil de sa fille grâce à une NDE... Oui, en sortant de la salle, on se sent plus lourd de quelques atmosphères, on s'attend à voir passer au dessus de nos têtes quelques grenouilles, submergés par le flots de larmes qu'on est censés avoir versé à l'issue de cette catharsis si peu subtile, à cette métaphore sexuelle où le stade foetal précède la fécondation météoritique, où la délivrance aquatique figure une réincarnation déshumanisée.
Encore une fois, on déplore que le bus n'ait pas explosé avec Bullock dedans, et on en veut à Clooney d'incarner si piètrement un ersatz hybride de Keanu Reeves et de Bruce Willis.
Comme un lapsus, mes co-spectateurs, au moment de mettre fin à notre (brève) discussion post-séance - qui pour être intéressante avait surtout porté sur d'autres films que sur celui qu'on venait de subir - proposèrent : "bon, on décolle ?". Si ça, c'est pas le symbole de l'échec du film...
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le 1 nov. 2013
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