C'est comme si elle tournait autour de sa propre vie sans parvenir à redescendre sur terre
Gravity vaut le coup rien que pour ses milliers d'effets spéciaux saisissants et ses vues incontournables depuis l'espace sur la terre. Lors de la première scène pendant la réparation de la navette, Cuarón aurait pu largement satisfaire son public en faisant profiter de la vue inouï depuis l'espace sur un dialogue un peu décalé entre les deux astronautes, mais il a décidé de rajouter des ingrédients à cette scène exceptionnelle et a fait exister le passé du docteur Ryan Stone, brillante experte en ingénierie médicale. Il s'est lancé dans le défi de représenter la personnalité d'un personnage sur un visage au travers d'un scaphandre.
Alors vient la vague de débris époustouflante et la navette est pulvérisée. Une scène à coupé le souffle mais qui souligne l'impuissance humaine face aux forces de la nature, les astronautes ne peuvent rien faire et prient de ne pas être sur la trajectoire d'un débris tournant autour de la terre à plus de 20 000 km/h. Ils sont alors propulsés dans l'espace et perdent contact avec Houston, puis arrive le silence qui ne fait que souligné l'isolement des personnages par rapport à la terre.
Nous sentons depuis la scène de la réparation que le docteur est désenchantée de sa vie et cette sorte de nostalgie se justifie lorsque nous découvrons que quelques années auparavant, sa fille s'était tuée. Matt Kowalsky est un véritable héros, brave, courageux et sait détendre l'atmosphère lorsque le docteur prend peur mais il sait pertinemment qu'il va mourir. Les deux astronautes sont alors séparés et Ryan Stone va subir le manque d'oxygène dans son scaphandre, les explosions dans la station ou encore la seconde vague de débris.
Nous sentons qu'elle s'empêche de vivre, que depuis la mort de sa fille elle se trouve dans la stupéfaction, elle est figée bloquée, elle tourne en rond (Gravity) Elle n'arrive pas à redevenir vivante, c'est comme si elle culpabilisait de vivre et elle ne parvient pas à redescendre sur terre. Ce lieux ou elle se trouve pendant le film c'est comme si elle tournait autour de sa propre vie, de la terre et qu'elle ne trouve pas le moyen d'y descendre et de revivre. C'est comme une descente en enfer, elle ne s'autorise pas à vivre elle est en gravité autour de la vie et elle décide de se laisser mourir. Il faut que ça soit quelqu'un qui vient du monde des morts pour la réconcilier avec la vie, un véritable émissaire pour qu'elle se rende compte que la seule chose qu'elle puise faire pour les morts (sa fille), c'est de vivre et que sa responsabilité c'est d'être vivant et de ne pas se laisser mourir.
Alors après ça, tout fonctionne, elle met en marche le vaisseau Soyouz amarré à la station spatiale russe avec les propulseurs de décollage et rejoint la station chinoise Tiangong, aussitôt à bord, Ryan se dirige donc vers le vaisseau Shenzhou, la vie est avec elle et elle parvient à redescendre sur la terre. Tous les ennuis semblent être finis lorsque son parachute s'ouvre et que la lumière du soleil entre à travers son hublot. Ryan amerri mais sa capsule se met soudain à couler. Elle ne parvient pas à remonter à cause de sa combinaison. Elle réussit à l'enlever et ressort de l'eau.
Cette fin est comme la naissance d'un nouvel être: l'espace, un endroit sombre comme l'intérieur du ventre des mamans, cette sensation d'apesanteur comme dans le liquide amniotique, la capsule qui est le lieu de transformation de Ryan ou le placenta de la femme et l'atterrissage qui est violent comme une naissance. Ryan ressort de l'eau comme un nouveau née dans cette lumière qui est celle de sa nouvelle vie.
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