Le vide, et par dessus tout, le vide sidéral, c'est quelque chose qui me terrifie. J'ai le vertige et suis à l'inverse fasciné par l'exploration spatiale. Peut-être la faute à cette sensation d'impuissance face à l'immensité.

Gravity m'a tenu en haleine jusqu'à sa dernière seconde. On m'a dit à plusieurs reprises qu'il était fait pour être regardé en 3D, et ben même sans je le trouve extrêmement immersif. La peur panique ressentie face à la perte d'oxygène, l'autodiscipline que l'on doit s'imposer pour respirer lentement alors qu'on est en train d'étouffer, de crever. J'ai tout ressenti, comme si j'étais à leur place.

La BO un coup discrète, un coup menaçante, froide et industrielle est la parfaite représentation sonore de ce que vivent Kowalski et Stone. La musique, se manifeste par intermittence, de la même manière que les accalmies sont alternée avec des scènes d'action musclées. On pourrait se plaindre des quelques passages contemplatifs (quand Stone reste immobile quelques secondes en position foetale, ça ne sert à rien, mais c'est joli ; presque tous les dialogues précédents le début des ennuis) dont le seul vrai intérêt et esthétique. L'ensemble a une dimension très onirique, vu que tout le monde flotte en permanence.

La retranscription des bruits imperceptibles dans l'espace est très impressionnante. Comme les personnages, on redoute à tout moment un accident que l'on n'aurait pas entendu venir. Le souffle épique qui accompagne la scène de chute vertigineuse finale et la caméra subjective durant les nombreuses séquences catastrophe sont excellents.

J'ai beaucoup aimé mais j'ai quand même quelques reproches à faire: les petits passages larmoyants pour forcer la sympathie envers Stone, le passage rêvé qu'on voit venir à des kilomètres. En dehors de ça, c'était tout bon, si récompenses il doit recevoir, ça serait au moins pour la bande son et les effets spéciaux.

Et sinon, malgré tout le sérieux du film, y a quand même des petits détails qui m'ont fait sourire. Dans la scène ou les deux astronautes s'agrippent à tout ce qu'ils peuvent pour ne pas repartir à la dérive: j'ai eu l'impression de voir deux michelins (ouais les pneus) qui jouent à la corde à sauter.

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