Gravity : Encore plus près des (10) étoiles
Énorme buzz (éclair) autour de ce film, affiches dans le métro intrigantes, bande annonce mystérieuse, succès critique unanime et incroyable du film avec une moyenne de 4,9 pour la presse sur Allocine ! Les conditions étaient toutes réunies pour que je file comme une étoile pour voir ce film d'Alfonso Cuaròn : l’homme qui nous a signé le meilleur épisode Harry Potter et l'excellent Les Fils de l'Homme.
C'est donc avec de grandes attentes que je me suis rendu a Pathé Ivry dans une des 5 salles IMAX de France pour profiter du film sur un écran de Gulliver…
Présentation technologique de l'IMAX, décompte avec un 3D abusé, et début du film avec un titre qui vous débouchera les oreilles a coup sûr ! Puis ouverture sur une image d'un vaisseau en orbite et des communications radio... En français ! Par ma barbe ! Il n'aura pas fallu une seconde pour que la salle entière scande "VO VO VO !" à tue tête en tapant dans les mains alors que le film continuait dans la langue de Molière. La situation, inhabituelle, est passée du cocasse au vraiment marrant lorsqu'un franc "I don't understaaAAand" est lancé a la cantonade. Heureusement sans gravité, l'incident se clôt finalement avec le remplacement de la bobine et c'est reparti pour la présentation technologique sous les applaudissements et les rires de la salle.
Space suit up Youri ! On parle du film maintenant !
C'est une mission de routine que la navette Explorer, amarrée a Hubble à 559 km au dessus du plancher des vaches, effectue avec a son bord Sandra Bullock et George Clooney. Mais un accident va envoyer nos deux astronautes bouledinguer dans l’espace...
Qu’est ce que ça vaut alors ?
Dans l'espace personne ne vous entend crier bordel !! On le sait tous, mais Hollywood s'en fout comme de l’an 40 d’habitude. Ici, place (enfin) au réalisme ! Pas d’air = pas de bruits. La finesse du son IMAX vous fera entendre le silence du vide spatial comme jamais on ne l’a entendu au cinéma : les sons entendus à travers la combinaison de l’astronaute sont vraiment du caviar pour les oreilles, mais le plus impressionnant reste le silence assourdissant des scènes de destruction spectaculaires qui dénotent avec un cinéma actuel habituellement toujours dans la surenchère dans ce domaine (explosions dans les yeux et les oreilles).
La 3D, est pour la première fois, un vrai plus et a du sens dans un tel film contrairement aux arnaques de Pirates des Caraïbes 4 ou le Magicien d’Oz par exemple. Là, n’ayez pas peur d’avoir des vrais faux morceaux de satellites qui viennent vous tutoyer le bout du nez.
Les plans séquences, nombreux et longs, sont tout bonnement époustouflants (vous aussi vous allez manquer d’air) par leur perfection. Le passage de la caméra à l’intérieur du casque est notamment remarquable.
Physics, BITCH ! Quel tour de force de rendre aussi bien à l’écran l’effet de gravité 0 ! On y croit du début à la fin (vivement le making of), et surtout on prend réellement conscience que, sans gravité, le moindre mouvement est susceptible de vous faire tournoyer n’importe comment. Alors que dans la plupart des films, se balader en gravité 0 est ultra easy, là, on comprend nos cours de physique sur les référentiels et leur complexité. Ca vous rappellera peut être le jeu Asteroïds d’Atari, ou il faut gérer l’inertie du vaisseau comme un petit japonais pour survivre.
Clooney a toujours autant de classe, qu’il aie un Nespresso ou Jetpack, Sandra Bullock a des bollocks grosses comme ça pour porter le film toute seule au fond de l’espace.
La symbolique du film est vraiment originale, belle et bien mise en scène et montre sa puissance métaphorique et allégorique : Alors que l’espace est d’habitude le lieu de l’imaginaire, de l’infini, du spirituel, du progrès, le lieu qui fait rêver et que l’on veut conquérir ; on a là un espace cauchemardesque, vide de tout, ultra hostile et qui nous fait (enfin) prendre conscience que la Terre c’est notre Mer, notre Mère (feat. la scène du foetus très poétique et la scène finale), la seule et l’unique et qu’il faut y retourner à tout prix, y renaître, retrouver notre gravité, cette salope qui nous fait péter nos iPhone par terre, mais qui nous fait surtout garder les pieds sur Terre et ça c’est cool.
Bref Gravity c’est un peu un film de SF, d’horreur, psychologique et un film écolo à la fois, qui l’eut cru ?
PS : A la fin on voit une grenouille.