"Grease" est le film de l'enfance de nombre de cinéphiles. Mais pas de la mienne. Et bim, ça commence bien. Je m'étais juré de plus être violent avec un film. "Mais mec, t'es pas du tout violent, là !". Si si. Comme je le disais, "Grease" ne fait pas partie de mon enfance; plutôt problématique de le voir, donc, lorsque l'on sait que la qualité de l'oeuvre repose principalement sur les souvenirs qu'on s'en est fait.
Pas le top, donc, pour apprécier le film. Pourtant, j'ai vraiment essayé de l'aimer; je voulais l'apprécier, du fond de mon être. Mais comment pourrai-je adorer un film d'une telle ringardise, à la limite de l'amateurisme? Certes, je suis cruel, presque méchant; mais mince, faut bien que je me défoule, au bout d'un moment.
Attention, mon intention n'est point, et ne le sera jamais, de contester la réputation de l'oeuvre; culte, elle l'est. Ce que je ne comprends pas, c'est le culte que certains lui vouent. La répétition n'est pas terrible, je sais. Non parce qu'il faut le dire, "Grease", ça casse pas trois pattes à un canard ( surtout quand Travolta fait la danse des canards, devant les quatre donzelles en chaleur ).
D'un côté, je me dis que c'est mauvais ( très mauvais, même ), mais de l'autre, je ne peux que ressentir un attachement presque maladif envers ces acteurs en complet cabotinage, cette mise en scène à la ramasse, cette écriture catastrophique, et bon dieu de bordel de merde d'enculé de ta mère, envers tous ces moments d'un culte raffiné et savoureux, du genre que l'on ne te servirait que dans les meilleures restaurants goûteux.
Comment dois-je donc le noter? Personnelement, j'aime à penser que l'oeuvre mérite, en elle-même, tout juste la moyenne. C'est pas assez bon pour avoir plus, ni assez mauvais pour avoir moins. En gros, c'est dans la moyenne, un poing dans ta gueule, et c'est tout. Au niveau des acteurs, faut quand même avouer que c'est pas le top du top.
Travolta excelle forcément dans son rôle de rockeur gay. Ah, il est hétéro? Ah, il a une copine? Ah, ah, il est censé être viril? Ha, ha, hahahahaha. Pardon. Du coup, quand tu dis que le type était censé se mettre dans la peau d'un rockeur, d'un voyou quoi, tu te dis qu'il lui manque quelque chose, au bonhomme, pour paraître autre chose qu'un fifrelet danseur.
En soit, ce n'est pas gênant, tant le metteur en scène a saisi l'intensité de son jeu de danseur; au mépris de sa crédibilité en tant que voyou, Travolta devient surtout le roi de la danse, à la manière d'un Swayze dans "Dirty Dancing", ou de lui même dans "Saturday Night Fever". Dans l'optique de l'oeuvre, soit de plaire aux minettes de l'époque ( voire même à celles de maintenant, mais c'est, je pense, plus rare ), c'est logique. Mieux, c'est pertinent.
Le soucis vient surtout du fait de ceux qui l'accompagnent; outre un Jeff Conaway aussi bon qu'inconnu ( le plus crédible dans son rôle de rockeur, celui qui a le plus de gueule, et l'attitude la plus crédible et cohérente avec son personnage ), le reste est, globalement, à jeter. L'héroïne n'est, elle-même, point à retenir, tant son manque de personnalité et, surtout, de talent s'avèrent flagrants. Dans le fond, c'est triste d'assister à pareil spectacle.
La mise en scène, et l'écriture du tout, ne viennent point, non plus, réhausser le niveau. C'est mauvais, c'est niais. Mais l'est-ce tout de même assez pour me faire regretter de l'avoir visionné? Non, tant l'univers musical, et les chorégraphies délicieusement kitschs, m'ont séduits. Pour le coup, je ne peux rien lui envier. Pour le reste, néanmoins ...