La loi 175. C'est elle qui criminalise l'homosexualité et condamne Hans à des séjours réguliers en prison. 1968, 1945, 1957: les années passent, les régimes politiques changent mais la loi reste. La cellule de Hans reste à peu près la même, celle qu'il occupe avec Viktor, son compagnon de fortune, détenu et camé de toujours, connaisseur des combines qui règnent à la prison.
Filmé dans une sorte de huis clos traversant les décennies, the Great Freedom n'est pas avare en mots. Une parcimonie verbale qui rend les gestes d'autant plus percutants. Comme le pliage des draps, mécanique et précis effectué par Hans ou bien la séance de tatouage improvisée entre les deux hommes, afin que l'encre recouvre l'innommable.
La performance de Franz Rogowski est étonnante. L'acteur réussit une transformation physique incroyable qui montre avec un réalisme comment les années ont taillé Hans. Un homme qui sa vie durant a vécu dans la privation, accusé de dépravation jusqu'à la légalisation de l'homosexualité dans les années 1980.
La scène hors des murs de la prison est percutante. Elle donne un goût amer au titre du film car elle pose la question de la liberté, qui peut se révéler délétère.