Un film magnifique qui présente l'homophobe article 175 du code pénal allemand. Cet article interdit l'homosexualité et emprisonne quiconque pris en flagrant délit.
Cette discrimination est faite sur le long court : avant, pendant ( = camps de concentration) et après la guerre ( prison) !
Nous suivons donc l'histoire du héros incarcéré à plusieurs reprises sur le fondement de cet article. Nous prenons part également à sa soif de liberté et d'amour. Toutefois, un malheureux évènement brise à jamais ses espoirs. Il s'enferme et n'aime que par intérêt. Son compagnon de cellule incarne alors cette ambiguïté entre le fait d'être attiré par les hommes mais cette haine envers les personnes homosexuelles.
La beauté de ce film ne réside pas dans son caractère sombre, révoltant ou dramatique. Ce film déconstruit l'amour homosexuel souvent perçu comme pervers, obsessionnel.
Le héros et son "petit ami" se sont aimé. Ils s'aimaient pour de vrai et formaient un couple exclusif. D'ailleurs une scène souligne ce vrai amour. En effet, à une demande de fellation, le héros répond : " je ne le fais pas à n'importe qui".
Dans l'amour homosexuel il n'y a pas que ce côté "bestial". Les deux hommes avaient envie de construire quelque chose ensemble.
Ce film déconstruit également la violence qui peut résider en prison. Il nous présente une amitié, certes ambiguë mais qui mérite d'être mentionné. Le héros est près à tout pour soutenir son compagnon. Malgré la première rencontre très hostile, son compagnon de cellule l'accepte tel qu'il est. Au cœur de ce milieu carcérale violent et inhumain, ils se soutiennent par amitié et par amour.
Le jeu d'acteur est splendide !! La fragilité de ces hommes est si bien présentée sans pour autant tomber dans le pathos. Les plans sont angoissants, la musique également.
De plus, l'image du feu et de la fumée tout au long du film est si symbolique. Le feu représente pour moi l'ardeur du sentiment amoureux, qui blesse mais qui fascine et nous éclaire. La fumée représente alors ce qu'il reste de ce feu, un espoir qui se dissipe.
Le film dresse alors un paradoxe. En effet, la dépénalisation de l'homosexualité semble induire la liberté de ces personnes longtemps discriminées et exclues de la société. Toutefois, la fin du film n'est pas si joyeuse. Le héros sort certes. Mais ce qu'il voit de la communauté homosexuelle n'est que dépravation, perversité et dissimulation. Ainsi la question est la suivante : Où réside la liberté ?
Un film qu'il faut donc aller voir. L'histoire de l'homosexualité n'est pas assez connue de nos jours. Il faut prendre conscience que cette dépénalisation n'a tout de même résolu tous les problèmes. Mais ce fut un grand pas pour l'humanité !