Je n'avais pas entendu parler de ce long-métrage avant que la bande-annonce ne passe il y a 2-3 semaines au cinéma. Évidemment, quand j'ai vu que Viggo Mortensen serait dans le casting, j'ai tout de suite eu envie d'aller le voir au cinéma. Le problème est qu'à ma séance avant ce long-métrage, j'ai vu des extraits d'interview où les gens disaient qu'il fallait aller voir ce long-métrage, ça ne m'a pas emballé du tout. Mais bon, ça c'est le marketing et c'est le film en lui-même que nous allons critiquer. J'ai passé un excellent moment devant ce long-métrage mais je ne saurais dire pourquoi j'ai autant apprécié la séance.
Personnages: Tony (Viggo Mortensen) est un homme possessif qui a du mal à rester en place, il réagit souvent et adore relever des défis, c'est pour ça que c'était un vigile. C'est un personnage intéressant à suivre sans qu'il soit forcement attachant, on le suit pour savoir comment va se développer son amitié avec Don Shirley. Don Shirley (Mahershala Ali) a besoin d'un chauffeur pour l'accompagner dans sa tournée mais aussi d'un ami fidèle sur lequel il peut compter parce qu'il n'en a aucun. C'est l'opposé de Tony et c'est beau de voir une amitié qui se développe entre ces deux là, surtout qu'ils apprennent l'un de l'autre tous les deux dans leur amitié. Dolores (Linda Cardellini) est une femme qui aime beaucoup son mari malgré leurs difficultés financières, c'est touchant de la voir aussi fidèle à son mari et ça la rend plus attachante pour les spectateurs.
Sujet: Il est vrai que parler de racisme est assez fréquent maintenant au cinéma (rien que l'année dernière on a eu «J'ai infiltré le Kukluxklan») mais ça peut fonctionner quand on en parle d'une manière différente aux films précédents. Personnellement, c'est une nouvelle manière d'en parler et ça fonctionne, à travers une amitié qui est se développe comme il se doit.
Humour: D'habitude, je ne suis pas fan de ce genre de blagues que je trouve rajoutés et inutiles dans la majorité des long-métrages mais là, j'admets que ça passe très bien et que j'ai ris pas mal de fois (pas à un point énorme mais j'ai quand même bien ris). Les blagues passent surtout avec la personnalité de Tony, j'ai pas mal ris avec lui.
Introduction: On commence avec Tony dans son bar où il travaille en général. C'est une bonne manière de commencer le long-métrage parce que ça nous permet de connaître Tony et ça nous donne envie de le connaître encore plus, surtout quand on voit qu'il est plus intelligent qu'il en a l'air et très fort.
Époque: Il s'agit d'une histoire qui se passe dans les années 60 et l'époque a bien été retranscrite à l'écran. Grâce aux décors, aux costumes et aux couleurs, on a vraiment l'impression de regarder un film qui se passe dans les années 60 sauf une chose dont on reparlera plus tard..
Musiques: Il faut admettre qu'elles sont de bonnes qualité, ça fait plaisir à entendre. Les musiques sont très sympas et elles collent bien en fonction de ce qui se passe à l'écran. En tout cas, j'irai sûrement en réécouter une ou deux en dehors de ce long-métrage.
Mise en scène: Elle est très bien travaillée du début à la fin du long-métrage. On arrive à bien comprendre ce qui se passe grâce aux décors et aux choix des angles de plan. Bref, c'est du bon travail qui aide à la compréhension du film.
Jeu d'acteur: Il est plutôt bon dans l'ensemble, tous les acteurs sont un peu investis dans leurs personnages. Je garde une préférence pour Viggo Mortensen qui joue vraiment son rôle à la perfection, je me demande comment il fait.
Costumes: Ce sont des détails qui se voient surtout par les couleurs mais, on peut affirmer que les costumes sont réussis pour ce long-métrage, surtout avec les différentes tenues de Tony, en dehors de son costume noir.
Fin: C'est une belle fin pour Tony et pour Don Shirley, on est heureux pour eux quand on voit cette fin, surtout par rapport à l'entourage de Tony, sa famille est plus généreuse qu'on ne le pensait.
Décors: Ils sont vraiment très réussis et très bien travaillés, on voit que les décors ont bien été travaillés et qu'ils participent bien au réalisme de ce long-métrage.
Passé: Autant, on apprend à connaître l'histoire de Don Shirley et c'est intéressant mais ça aurait été sympa de connaître le passé de Tony également. La seule chose qu'on apprend de lui est qu'il a vécu avec son frère et son père. D'accord mais pourquoi se comporte t-il comme ça ? A cause de son père qui a été très sévère avec lui ? A cause de son frère qui le tapait souvent ? Ça manque de réponses sur ce sujet et ça nous aurait aidé à mieux comprendre la manière d'agir de Tony, même si on se concentre plus sur l'amitié qui se développe entre lui et Don Shirley.
Similarité: On ne va pas se mentir, le scénario est assez ressemblant à «Intouchables» quand on regarde bien. Ce n'est pas un gros problème en soi mais quand je vois une amitié qui se créait entre un noir et un blanc ou un riche et un pauvre, ça me rappelle beaucoup «Intouchables». Enfin, le schéma scénaristique est le même mais ce n'est pas une mauvaise idée pour autant.
Route: Autant, ce long-métrage retranscrit bien les années 60 à l'écran mais il y a un seul décor qui gâche un peu tout ça, c'est la route. Quand je la regarde, j'ai l'impression de voir une route récente comme dans « Alvin et les Chipmunks: A fond la caisse », c'est dommage mais ce n'est pas un drame pour autant. Enfin, c'est juste un détail qui me chiffonne.
Longueur: Je ne sais pas si ça vient de moi qui suis fatigué ou du long-métrage en lui-même mais il y a des moments où le long-métrage paraît un peu long. C'est dommage, même si ce n'est pas un drame. Et puis, ce n'est qu'un sentiment car, toutes les scènes ont un rôle à jouer dans le développement de nos personnages.
!!! PARTIE SPOIL !!!
Police: Dis donc, la police était très sévère à cette époque, c'est vraiment scandaleux de voir ça (mais ça marche dans ce long-métrage). Il existait des routes spécialement pour blanc et les blacks se faisaient arrêter si ils roulaient sur cette route, c'est vraiment scandaleux de voir des rues comme ça. Enfin, cette amitié a fait diminué le racisme vers la fin et c'est ce qui compte et qui nous fait plaisir. Et puis, il existe de bons policiers non racistes qui font juste leur boulot, c'est bon ça.
Parcours: Et bien, Don Shirley a fait beaucoup de chemin pour en arriver là où il en est et ça lui a coûté beaucoup, c'est triste. Entre avoir un diplôme de psychologie, faire son premier concert de piano à 13 ans et perdre sa famille (femme et frère) parce qu'il a privilégié sa carrière, on comprend que c'est difficile comme parcours quand on se met à sa place. En tout cas, il y a de quoi souffrir avec ce parcours.
Gangsters: Certains vont me dire que les gangsters n'ont servi à rien mais si, ils sont là pour que Tony fasse un choix entre les personnes comme lui ou son ami avec une couleur de peau différente. Certes, on ne les a pas beaucoup vu mais ce n'est pas un problème et ça montre que Tony a beau paraître exécrable, il n'ira pas jusqu'à s'allier avec des gangsters et ça le rend plus attachant.
Douches: Pour ceux qui se demandent à quoi s'est fait chopé Don Shirley à des espèces de bains publics, il s'est juste battu avec un homme blanc et raciste puis s'est fait arrêté par les autorités. Le fait qu'ils étaient tous nu est à cause de la police qui a du les déshabiller pour les mettre mal à l'aise (et montrer comment ils traitent les suspects aussi).
Au final, j'ai pu voir un très bon film avec un de mes acteurs préférés. Avec une belle amitié qui se créait, un sujet abordé différemment mais de manière intéressante, une retranscription des années 60 assez sympathique et un jeu d'acteur assez convaincant de la part de certains (malgré le coté caricatural), il y a de quoi passer un très bon moment devant cette biopic. Après, il est vrai qu'on a un sentiment de longueur dans certaines scènes (alors que toutes les scènes ont un rôle à jouer) et une amitié développée similaire à celle de "Intouchables" mais ça reste un très bon film à découvrir et qui a su me plaire.