Une famille syrienne est bloquée à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, représentant un accès vers l’Union Européenne.
Encore un métrage qui évoque la douleur des réfugiés, pourrions-nous nous dire, mais de celui-ci exsude le désespoir par exemple lorsqu’une petite fille s’abreuve de l’aiguail de conifères. Une situation qui se résumerait à la réplique « tu n’as qu’à les accueillir chez toi », révélant que ce sont des moutons noirs dont personne ne veut, mais - excusez-moi de jouer les gauchistes - ils sont humains néanmoins. La cinéaste polonaise ausculte la fourberie des allochtones à l’ethnie de ces expatriés, la brutalité des garde-frontières embrigadés, la veulerie des politiciens et la mansuétude d’anonymes. Il y a matière à se questionner sur notre propre humanité face à cette crise migratoire. L’argument ultime qui devrait vous pousser à visionner cette œuvre, c’est qu’elle a été conspuée par les politicards de Pologne, ce qui prouve son efficacité. De plus, elle n’omet pas d’insérer des moments de légèreté avec des propos tels que « arrêtez de m’appeler mademoiselle ». Bref, trois heures de compassion empathique.