Programmé dans les salles le 12 juin prochain, nous avons déjà eu ici à Berne la chance d’être effrayés devant GRETA, sorti plus tôt dans les salles suisse-alémaniques.
Réalisé par Neil Jordan, que l’on connaît pour le très bon A vif (2007) avec Jodie Foster, et plus récemment Byzantium (2012), une fable de vampires, il revient ici avec un thriller efficace et haletant.
L’histoire se déroule dans un New York aux belles luminosités automnales. Tout pourrait bien commencer. Chloë Grace Morez (étoile montante, découverte dans le très bon Sils Maria d’Olivier Assayas) campe le rôle de Frances, une jeune femme récemment orpheline de mère. Se reconstruisant peu à peu de ce douloureux décès, elle tombe nez à nez avec un sac de marque, neuf, dans le métro qui l’emmène chez elle. Frances ira peu après le rapporter à sa propriétaire, Greta Hidegg joué par Isabelle Huppert, décidément phénoménale dans un registre qu’elle ne fréquente que rarement.
Le spectateur se doute déjà que quelque chose ne va pas chez cette femme aux semblants de douce femme au foyer sans problèmes. Débute alors une relation entre Greta et Frances, qui se révélera dévastatrice, pour l’une comme pour l’autre.
Durant tout le film, on ne sait pas si on doit rire de la situation, ou plutôt se mettre à paniquer. C’est là que le réalisateur joue son tour de force.
Par ailleurs, le seul point négatif que l’on reprocherait à GRETA, réside dans le trailer. En effet, beaucoup de moments clés y sont révélés et on en devine déjà quasiment tous les rouages, ce qui est très dommage, et nous laisse peu de place au suspense.
Huppert, Maîtresse de l’horreur
Isabelle Huppert excelle décidément dans tous les registres. Du film d’auteur au film indépendant coréen en passant par la comédie et le drame, Huppert est partout et s’investit comme personne d’autre dans ses personnages. Cette froideur, cette prestance, c’est bien une actrice française (voire l’unique) qui ne fait pas tache ici, dans un film foncièrement américain.