Griffes jaunes
5.9
Griffes jaunes

Film de John Huston (1942)

Je me souvenais pas l'avoir déjà vu ce film !


Le scénario ne m'a franchement pas passionné. On est dans l'ignorance des enjeux pendant trop longtemps, les conflits sont trop rares tout au long du film, les séquences s'enchaînent parfois de manière si décousue que ça en devient surréaliste. On peut pêcher un peu de second degré, surtout sur la fin, mais c'est trop rare car la plupart du temps il ne se passe juste rien.


La mise en scène est plutôt sympa : c'est dynamique, la photographie est correctement plaisante, les mouvements intéressants. L'on peut remarquer quelques maladresses mais elles restent largement minoritaires. Il y a quelques scènes assez efficaces, comme lorsque le bateau quitte le port au début (cette série de plans courts fonctionne admirablement bien). Les acteurs font du bon boulot. J'aime bien Bogart, il a l'air assez raciste dans ce film vu ses réflexions mais aussi vu le plaisir qu'il semble tirer de l'occasion de foutre un pain dans la gueule d'un jaune.


Bref, c'était globalement chiant à suivre parce qu'il ne se passe pas grand chose, que le spectateur est mis dans la confidence un peu tardivement et que ce double-jeu du héros n'est que pauvrement exploité. Dommage car au vu de la mise en scène, le développement narratif méritait mieux.


Ancienne critique (notée 6/10)


Si Bogart n'incarne pas le célèbre Marlowe, il y a tout de même l'héroïne qui s'appelle Marlow. Voilà un lien très pertinent pour commencer une critique.


Griffes jaunes, c'est un film noir, sauf qu'à la place d'avoir Bogart en détective, il est espion, et à la place d'avoir des ruelles sombres américaines, on se ballade en rafiot. Le problème principal, c'est que l'intrigue vire au n'importe quoi une fois que les choses sérieuses commencent. Rien de bien solide, les conflits sont mal amenés (ils se font tous avoir par un ennemi qui surgit par derrière) et les résolutions sont faciles (voir scène où Bogart détruit l'avion). Ajoutez à cela un début très, trop, long. Heureusement tout cela prête à sourire, c'est tellement grotesque et parfois tiré par les cheveux que le second degré s'avère une issue favorable. En plus les personnages sont plutôt sympathiques. Un peu racistes, c'est vrai (après tout on est en pleine guerre), mais sympathiques.


La mise en scène n'a rien d'exceptionnel. Le monteur exagère certainement en terme de fondu enchaîné, mais pour le reste les scènes sont suffisamment rythmées (du moins par rapport au scénario). L'action est toujours lisible. Les acteurs sont bons ; Humphrey se la pète, Mary Astor charme ; le plus chouette pour moi a été de retrouver Sydney Greenstreet qui m'avait enchanté dans "Le masque de Demetrios".


Bref, un petit film divertissant malgré son scénario peu crédible (ça fait très vieille BD, avec quelques coups de théâtre risibles).

Fatpooper
4
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le 3 juil. 2013

Critique lue 499 fois

2 j'aime

Fatpooper

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