L'industriel Ravaut entretient des rapports conflictuels avec son fils dilettante et flambeur. Il s'apprête à révéler à la famille un fils caché, Francis, dit Gringalet, qui est l'exact opposé, en garçon de talent et de mérite, de son demi-frère.
La première partie du film est plutôt intéressante, avec un des dialogues bien écrits et des personnages justement caractérisés. Charles Vanel, en patron et père de famille qu'on pourrait qualifier de "sévère mais juste" fait un belle composition, et sa préférence pour Gringalet est justifiée par les valeurs de travail et de respect filial que ce dernier incarne. Pour un peu, on se croirait encore sous le code moral de Vichy...
Les deux frères mis en présence expriment un manichéisme et un schématisme évident. Gringalet, avec sa clairvoyance et son bon sens, réconcilie tout le monde, tel un ange en mission. Il y a quelque chose d'édifiant et de moralisateur dans ce personnage et on voit poindre la conclusion, grosse comme une maison. Alors, le film, dans cette seconde partie, perd de son intérêt, suivant que Gringalet flirte désormais avec des conventions aux accents un peu mélo et que son interprète, le dénommé Paul Vandenberghe -auteur en personne de la pièce adaptée qu'il semble avoir écrite sous l'Occupation- dévoile définitivement son faible charisme.