Bon, comme vous pouvez vous en douter à l'annonce d'un film d'attaques d'animal des années 70 : on ne voit la bestiole (en entier) qu'après une bonne heure à voir un gant poilu (et encore, on devine, comme les attaques ont lieu de nuit ou à l'ombre des sapinettes : on ne sait souvent pas ce qu'on regarde) qui décoche de grosses baffes à des filles peu vêtues et des trappeurs. Un rythme mou du genou (ce que ça parle, bon sang...), du sang rouge fluo et des bobos inexistants (le sang sort d'où ? On ne sait pas, les cadavres sont intacts, mais barbouillés de peinture rouge éclatante), et des "contre-champs de l'ours en train de tuer" qui sont des images d'archive d'un grizzly (enfin, des grizzlys... qui ne se ressemblent même pas entre eux : zéro effort) qui hurle, qui marche, etc... Et jamais avec le même éclairage entre la scène de la fille/du trappeur qui se fait dévisser la tête de nuit et le contre-champs de l'ours en plein cagnard ("jour, nuit, jour, nuit...", c'est Jacquouilles qui monte les scènes d'attaque et d'archive). Bref, si Grizzly évite le titre honorifique de nanar (car il est ennuyeux comme la pluie) c'est uniquement grâce à son genre, les films d'attaques d'animaux des années 70 et 80 ont quasiment tous ces défauts de "radinerie absolue sur ce qu'on voit de la bestiole / des attaques, et grande générosité, à l'inverse sur les dialogues interminables qui ne font que meubler", on pourrait alors rajouter presque tous les membres de ce club. Alors on se contentera de le classer dans les séries B fauchées et très (très très) molles et bavardes, qui a l'idée saugrenue de cacher son "monstre" (qui, mais QUI, ne sait pas à quoi ressemble un ours, franchement... On le voit enfin en entier à la fin, avec une scène de révélation lunaire et grosse musique pour nous épater : "Oh ça alors ! Je ne m'attendais pas à ce qu'un ours ressemble à... un ours ?!"). Vous l'aurez compris, on s'est royalement ennuyé (et on en arrive à regretter le navet Cocaïne Bear... C'est dire). Allez Balourd, chante avec moi : "Il en faut, peu pour être ennuyeux, vraiment très peu pour être ennuyeux...".