Parmi tous les hommages télévisés au regretté Michel Blanc, j'ai pioché dans celui-ci, réalisé par lui-même et sorti en 1994, que je n'avais pas vu depuis bien longtemps ! Et il était temps que je le revoie car c'est un film que je n'avais pas trop apprécié malgré son concept très original. En effet, je me souvenais d'un film assez mou et surtout, je m’attendais à retrouver le Splendid au complet, ce qui survient tout de même mais seulement pendant une scène ; scène qui se suffit finalement amplement à elle-même pour justement laisser la place à Michel Blanc et à son histoire.
Histoire originale donc qui s’inspire de plus de faits réels, celle de Gérard Jugnot qui s'est fait usurper son identité par un sosie pour vendre des VHS dans un magasin. Blanc et Bertrand Blier décident donc de reprendre cette histoire mais en allant beaucoup plus loin : ici, le sosie tente de carrément prendre la place de l'acteur. Ce dernier va alors mener l'enquête avec Carole Bouquet, qui n'est pas désintéressée non plus puisque Blanc tente de lui écrire un rôle pour son prochain film.
Le film est une comédie réellement savoureuse dans laquelle on retrouve de nombreux caméos forcément (notamment pendant tout le passage à Cannes qui est excellent) mais également dans laquelle on (re)découvre des acteurs comme Carole Bouquet par exemple dont le film est sa première incursion dans la comédie. Et on peut dire qu'elle la joue franchement très bien ! D'autant plus savoureux qu'elle parodie son image de femme fatale et n'hésite pas une seconde à l'exercice de l'auto-dérision. Mais celui qui excelle le plus dans ce domaine, c'est évidemment Michel Blanc qui en profite alors pour revenir sur sa carrière, balancer des pics à son sosie et inversement, comme si l'acteur prenait finalement le film comme une espèce de thérapie ouverte.
"Grosse Fatigue" est donc un film rempli de situations cocasses mais également de dialogues particulièrement bien écrits et surtout très drôles !