J'étais très curieux de voir ce film, dont on m'avait parlé (et pas en bien...).
J'ai donc saisi l'occasion et me suis lancé à sa recherche.
VO sous-titré indonésien, version allemande, version espagnole... Si ça continue, je vais devoir me taper la version française, histoire de vraiment m'identifier aux personnages niveau supplice...
Ouf, VO sous-titré anglais. Je me dis qu'après tout il ne doit pas y avoir beaucoup de dialogues, mes maigres connaissances devraient suffire.
Une fois le film terminé, ça me laisse perplexe. Comment peut-on vouloir réaliser un film pareil? Comment les acteurs ont-ils accepté de tenir ces rôles ?
Pourquoi regarder ce genre de film?
Regarder un film est censé donner du plaisir. Il y a un intérêt à voir un film. Dire que l'on a pris du plaisir à regarder ce film serait... malsain. Et comme je l'ai dit, c'est surtout la curiosité qui m'a poussé à le regarder.
Alors qu'est ce qui ressort d'une telle œuvre, qui repousse les limites à leur extrême ?
Le genre "torture-porn" est à la mode en ce moment, comme le fut celui du slasher ou du found-footage en leur temps. Merci "Saw" et "Hostel" (ces deux là me viennent immédiatement à l'esprit pour dire que ce sont les précurseurs, si je me trompe, faut pas hésiter à me corriger ). S'en est suivi une flopée de films voulant à chaque fois repousser les limites, au détriment de ce qui faisait par exemple la force de "Saw", à savoir un scénario bien huilé, de l'inventivité, un vrai suspense.
C'est donc devenu du grand n'importe quoi, chacun se targuant d'être le pire, que ce soit dans les supplices, ou dans l’avilissement (The human centipede). S'en est devenu grotesque.
Même la saga "Saw" est tombée dans le piège, avec au summum de la connerie "Saw 4", qui tombe dans la surenchère absurde.
Et là, en 2009, tel le chevalier blanc, Kôji Shiraishi débarque pour mettre tout le monde d'accord.
"-Vous vous croyez les plus beaux là tous avec vos "Captivity", "Frontière(s)" et autres "Intraçables"? Eh bien je vais vous faire passer pour des enfants sages moi, pas plus traumatisants que les lapins des Teletubbies".
Et son pari est réussi. Tout y passe: Viol, humiliation, énucléation, le plantage de clous, mutilations... quoi d'autre? Allez on va mettre un peu d'éviscération aussi, avec toutes les explications nécessaires pour bien comprendre ("je vais t'arracher le rectum").
Difficile de repousser plus loin les limites de l'insoutenable. Difficile de faire plus, faute de moyens sûrement (du coup pas de chalumeau), au vu de la réalisation, la lumière et l'image dégueulasse, sans parler du décor minimaliste, des acteurs au rabais etc...
C'est presque du grand-guignol.
Le bourreau est froid et déjanté à souhait (le coup du collier de doigt et du doigt dans le nez, c'est fort...).
Bref, faire un film comme ça, regarder un film comme ça, ce qu'est devenu le genre, tout est grotesque.
Le film ne se prend pas au sérieux, la preuve en est la confrontation finale entre le bourreau et ses victimes. Il ridiculise le genre et les autres films, qui maintenant paraissent bien fades (j'ai d'ailleurs regardé "The collector" juste après, et je me suis dit: "pfff, inventif mais p'tit joueur").
Kôji Shiraishi renvoie tout le monde dans ses 22, cordes, 15 mètres, tout ce que vous voudrez. C'est lui le boss maintenant, dans un genre qu'il tourne à la dérision.
Le film porte bien son titre.