Andy est directeur artistique dans une agence de pub. Son meilleur ami est son collègue et colocataire Jerry. Ce dernier l’entraîne dans des soirées pour draguer mais Andy ne s’y sent jamais à sa place. Il rencontre Vanessa dans un bar, qu’il décide de suivre pour découvrir qu’elle fait partie d’un groupe de discussion d’obsédés sexuels. Andy va donc se faire passer pour un pervers, en reprenant les belles paroles de Jerry, pour gagner la confiance du groupe et celle de Vanessa.
Malgré le sujet du film, malgré quelques personnages plus pervertis que d’autres, tels que le masturbateur compulsif, Sex Addicts est bien plus sage qu’on ne pourrait le croire. D’autres comédies de cette époque en auraient profité pour débiter du texte cru au kilomètre et montrer un peu plus de nudité. Mais il s’agit ici de personnes qui ont des problèmes avec le sexe, et qui se félicitent de leur abstinence. D’ailleurs, il suffit d’ôter le cadre, et tout ce qu’il reste c’est un cliché de la comédie romantique : la personne qui se retrouve piégée dans son mensonge pour séduire celle/celui qu’il/elle aime.
Et il faut bien être honnête, le film peine à être drôle mais il a aussi du mal à nous faire croire à son histoire d’amour. Il n’oublie pas d’utiliser certains clichés habituels, tels que la rencontre dans un bar, le mensonge pour séduire, le petit ami macho, l’ami méfiant de cette relation, et j’en passe. Ses petites particularités, Group Sex ne les utilise pas assez, à l’image de l’addiction au sexe de Vanessa.
Quant au groupe de discussions, Andy va l’intégrer, se faire accepter, être repoussé puis à nouveau intégré, comme dans tout bon film conventionnel où une personne découvre un nouveau microcosme social.
Dans tout cet ensemble assez convenu, il faut souligner que le seul élément vraiment perturbateur, le seul véritable agitateur de notre intérêt, c’est le personnage de Jerry. Toujours présent pour Andy, mais aussi peut-être trop impliqué dans la vie de son ami, à tous les niveaux, c’est un personnage dont on perçoit le bon fonds, mais dont le cynisme et une certaine amoralité peut l’entraîner vers de mauvaises pentes. La nonchalance de Greg Gunberg convient bien au personnage tandis qu’il faut reconnaître pour le reste du casting des prestations plus inégales.
Group Sex apparaît donc comme assez contradictoire, avec une volonté de profiter du succès de comédies plus grivoises, mais avec un propos assez sage, dont la morale sera que l’amour est plus fort que le sexe. Bien mieux réalisé, cela aurait pu en faire une comédie nuancée et intelligente. Dans l’état, c’est léger et abêtissant. Faussement décadent, peut-être même moralisateur, en tout cas assurément assez quelconque.