Guermantes à l'eau ! En juillet 2020, Christophe Honoré dirige les répétitions d'une pièce, tirée de l’œuvre de Proust, qui ne sera jamais jouée devant des spectateurs, pour cause de pandémie. Guermantes est donc devenu un film mi-documentaire, mi-fiction, entre extraits théâtraux, états d'âme des comédiens devant un spectacle fantôme, moments de spleen et d'ivresse d'une troupe tout juste déconfinée. En vérité, l'impression est celle d'assister à un grand déballage d'égos (plus ou moins réels), un "du côté de chez soi" qui ne nous concerne qu'à moitié, comme si les sentiments de ces professionnels de la profession valaient davantage que ceux des soignants, des restaurateurs ou des étudiants, trois des populations parmi d'autres, touchées de près ou de loin, par la pandémie. Et comme l'on oscille entre vérité et mensonge, au sein d'un trop grand nombre de protagonistes, qui empêche que l'on s'attache à l'un ou à l'autre, l'ensemble devient de plus en plus foutraque et soporifique, à l'exception des scènes où le texte de Proust reprend le dessus ou quand des intermèdes musicaux apportent un vent de fraîcheur. Le film est un beau cadeau, sans nul doute, pour les pensionnaires de la Comédie française et pour tous ceux qui ont participé à l'aventure. Le spectateur, lui, aurait préféré une captation de la pièce elle-même, sans devoir supporter cette interminable démonstration narcissique.

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le 30 sept. 2021

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