A l'heure où Woody Allen se noie depuis belle lurette dans un cinéma bourgeois sans grand intérêt, il est appréciable de revoir ses premiers films, joyeux délires non-sensiques et complètement absurdes, dont "Guerre et amour" semble marquer la fin.
Variation toute personnelle autour de la "grande" littérature russe, "Guerre et amour" est une farce complètement à l'ouest, un pastiche bon enfant et aux dialogues savoureux, surtout lorsque ses personnages partent dans des réflexions philosophiques absconses absolument hilarantes.
Bien que jouant la carte de la parodie, Woody Allen soigne un minimum son écrin, nous fait son "Barry Lyndon" à lui et paie son tribut à Bergman, balance quelques coups de canon et de baïonnettes, visiblement ravi de se voir allouer un budget que l'on imagine relativement confortable pour ce genre de blagues.
Drôle et plutôt court, "Guerre et amour" montre cependant les limites d'un Woody Allen prisonnier de son petit univers, peinant à se renouveler, ce qu'il fera heureusement peu de temps après avec son excellent "Annie Hall".