Le premier visionnage de "Guerre et Amour" restera pour moi inoubliable, car il aura été ma rencontre, en 1975 donc, avec Woody Allen. Et j’en suis resté pétrifié. D’ailleurs, comme à l’époque, le cinéma était "permanent", je suis resté dans la salle pour revoir immédiatement le film une seconde fois. Cet humour juif, alors inconnu (de moi, au moins), aussi désopilant que toujours à la limite du désespoir existentialiste, me sembla immédiatement correspondre à ma vision – à l’époque intuitive – de ce qu’était la vie : une errance absurde dans un monde maudit et sombre, qui ne vaudrait la peine d’être vécu que grâce à l’amour des femmes. Depuis, plus de 30 ans plus tard, Woody n’a jamais trahi le souvenir de cette véritable épiphanie.
PS : A force de revoir "Guerre et Amour", j'ai du convenir qu'il n'était sans doute pas le chef d'œuvre que j'avais cru y voir à l'époque de ma découverte de Woody Allen, qu'on pouvait le juger comme, simplement (?), un film vif, profond et très drôle.
[Critique écrite en 2010]