Avec Guerre et Paix - Partie I, Sergueï Bondartchouk introduit l’œuvre monumentale de Léon Tolstoï en une fresque cinématographique grandiose, portée par une mise en scène à la hauteur de son ambition.
Le film embrasse pleinement la démesure du roman, reconstituant avec une minutie remarquable la Russie du XIXe siècle. Les palais enneigés, les beuveries de la jeunesse aristocratique et les vastes champs de bataille fourmillant de figurants confèrent au film une authenticité rare, renforçant l’immersion. La richesse narrative du roman est respectée, naviguant entre les destins entremêlés de Natasha Rostova, Pierre Bezukhov et le prince Andrei Bolkonsky, avec un équilibre réussi entre ces récits parallèles. Ce premier volet instaure un rythme contemplatif, où les intrigues se développent progressivement, entre les tensions politiques et les aspirations intimes des personnages. Enfin, un charme nostalgique se dégage du film, notamment grâce à ses transitions visuelles très datées mais étrangement fascinantes.
On pourra cependant regretter un manque de clarté sur certains éléments clés, notamment l’héritage de Pierre Bezukhov, expédié sans véritable explication. Mais cela reste un détail face à la puissance du spectacle offert. Entre reconstitution historique impressionnante et souffle romanesque, Guerre et Paix - Partie I s’impose comme une introduction majestueuse à cette œuvre en 4 actes.