Jusqu’ici, j’ai toujours cru, comme beaucoup, qu’après Hiroshima et Nagasaki l’idée même d’une guerre nucléaire était devenue impossible. Que les conséquences seraient trop graves. Que personne ne serait assez fou ou stupide pour prendre le risque de provoquer la fin de l’humanité. Que l’arme nucléaire était et resterait une arme de dissuasion. Mais après avoir vu ce documentaire, je me suis dit que...
j’avais peut-être tort.
Parce qu’il est plutôt sympa, Stanislas (pour un ancien militaire) avec ses coups de gueule, ses fêlures et son admiration pour les acteurs de cinéma américains. Et modeste avec ça. Et je ne doute pas un instant qu’il ait été « au bon endroit au bon moment ». Et tant mieux. Ou pas. Parce que ça veut dire aussi qu’une guerre nucléaire qui changerait à tout jamais la face du monde peut dépendre de la décision ou du sang froid d’un seul « petit lieutenant » ? Ou du fait qu’un colonel soit en mesure de répondre correctement ou non au téléphone ?
Sérieux ?
Je n’ai pas très bien compris non plus ce que l'effondrement des tours du World Trade Center venait faire dans cette histoire. Pas plus que la mère de Stanislas. Si ce n’est à participer à un discours de défiance vis à vis de la menace terroriste, discours qui à lui seul pourrait justifier de la nécessité de rester sur nos gardes et armé jusqu'aux dents (pas contre la mère de Stanislas, évidemment). D’ailleurs, si je ne me trompe pas, au stand de tir, sur quoi s’entraîne-t-on ? Sur le portrait de Ben Laden, évidemment.
Normal.
En plus, Stanislas, c'est un humaniste. « Nous voulons vivre en paix sans avoir peur que le monde soit détruit d’un instant à l’autre », s’énerve à un moment le bonhomme. Tout le monde ne peut être que d’accord avec lui. Et d’ajouter quelques instants plus tard : « oui, un jour ou l’autre, il y aura une guerre atomique. C’est inévitable ».
Inévitable ? Si Stanislas le dit...
Bon, vous l’aurez compris. Ce docu-fiction qui s’inscrit dans la rhétorique de la peur et une dialectique de fin du monde, ce n’est pas ma tasse de thé. D’autant plus qu’en attendant des choses sur lesquelles on peut espérer pouvoir encore agir, comme l’urgence écologique ou les dérèglements climatiques, elles, ne vont pas se contenter de surfer sur nos anxiétés. Les forêts brûlent. Heureusement, en France si on n'a pas de Petrov, on a appris à résister. Et quand il y a le feu, on continue à boire des coups sur les terrasses des cafés.
A chacun ses combats.