Kriegerin est l'histoire d'une fille appartenant à un groupe néo-nazi, groupe extrêmement violent et intolérant. Marisa est convaincue que la démocratie n'est pas une bonne chose car elle permet à tout le monde de s'exprimer, y compris les violeurs, les pédophiles, les junkies, les étrangers...et j'en passe. Encouragée par son grand-père, qui lui a connu la guerre, elle est persuadée du bien fondé de ses actions...jusqu'au jour où elle se rend compte qu'elle va un peu trop loin. Parallèlement à cette prise de conscience, Svenja, une jeune fille de 15 ans rejoint le groupe de Marisa, prête à tout pour défendre une idéologie politique découverte un peu par hasard...
Le film est violent, et peut choquer les âmes sensibles. Mais, paradoxalement, c'est un film plein de sensibilité. La musique, tantôt bruyante tantôt calme, accompagne avec justesse les scènes les plus percutantes (et cela est particulièrement flagrant quand la violence n'est pas physique); les mouvements de caméra, qui octroient une grande force à la suggestion, permettent d'afficher les émotions quand les mots sont trop faibles pour exprimer ce qui est ressenti.
Il faut sans doute un peu de recul pour apprécier "Kriegerin" à sa juste valeur, un peu de temps pour briser les liens qui nous lient à ce film où tout s'enchaîne très rapidement, tout comme il a fallu du temps à la guerrière pour comprendre qu'elle se trompait peut-être de combat...et comprendre que, malgré tout, il n'était pas trop tard pour changer d'avis ou faire changer de vie...